Après quatre jours clouées au sol, les compagnies s’impatientent

photo_1271609905980-5-1.jpg
éroport international de Genève, le 18 avril 2010 (Photo : Fabrice Coffrini)

[18/04/2010 18:35:58] LONDRES (AFP) Alors que l’immense nuage de cendres d’un volcan islandais paralysait les transports aériens d’Europe pour le quatrième jour, des compagnies aériennes ont procédé dimanche à des vols d’essai tout en faisant pression sur les autorités pour la réouverture des espaces aériens.

Les ministres des Transports de l’Union doivent participer lundi à une réunion extraordinaire par vidéoconférence sur le sujet, selon le ministre espagnol des Transports, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.

La Commission européenne a cherché ce week-end à faire rouvrir des routes dès le début de la semaine prochaine, sous la pression de compagnies aériennes impatientes de mettre un terme à cette coûteuse immobilisation.

Depuis jeudi, une trentaine de pays européens ont mis en place des mesures de fermeture totale ou partielle de leur espace aérien, au fur et à mesure de l’avancée du nuage de cendres émis par le volcan Eyjafjöll (sud de l’Islande), qui peut endommager les réacteurs.

photo_1271610115687-5-1.jpg
és à l’aéroport international de Bruxelles, le 18 avril 2010 (Photo : Eric Vidal)

Mais les deux plus importantes compagnies allemandes, Lufthansa et Air Berlin, ont vivement critiqué les autorités pour l’absence de calcul de la concentration de cendres dans l’atmosphère.

Les deux compagnies ont mené ce week-end des vols intérieurs sans passagers et observé qu'”aucun dommage” n’avait été relevé sur les avions. “Apparemment jusqu’à 8.000 mètres, il n’y a pas de cendres volcaniques”, a dit un porte-parole de Lufthansa.

Dans la foulée, Air France et d’autres compagnies ont décidé de procéder à des tests similaires dimanche avec des vols à vide. Le premier vol test d’Air France dimanche n’a permis de déceler aucune anomalie sur l’avion.

Des initiatives qui ont coïncidé avec un assouplissement des restrictions dans plusieurs pays: tous les aéroports espagnols, la plupart des croates et ceux du sud de la France ont rouvert dimanche après-midi, puis six des 16 aéroports allemands pour quelques heures. L’Autriche et la Pologne ont rouvert partiellement leur espace aérien.

photo_1271610208845-5-1.jpg
à l’aéroport international de Genève, le 18 avril 2010 (Photo : Fabrice Coffrini)

Près de 63.000 vols ont été annulés dans l’espace aérien de l’Europe depuis jeudi, dont près de 20.OOO dimanche, selon un décompte à la mi-journée de l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol).

Cette paralysie coûte plus de 200 millions de dollars (147,3 millions d’euros) au secteur par jour, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA).

Pendant ce temps, l’éruption du volcan Eyjafjöll, sous un glacier qui en démultiplie les effets, ne montrait aucun signe d’accalmie. Des experts ont averti qu’elle pourrait durer plusieurs semaines.

Et il est “difficile de prédire ou de comprendre pendant combien de temps un volcan va être en éruption. Certaines sont relativement courtes mais d’autres durent des mois”, a expliqué Dougal Jerram, du département des Sciences de la Terre à l’université anglaise de Durham.

Pris dans cette pagaille, des millions de voyageurs restaient bloqués dans le monde tandis que d’autres tentaient de rallier leur destination par des moyens terrestres ou maritimes.

Un porte-parole de l’IATA a fournit une “estimation très prudente” du nombre de passagers bloqués dans le monde: 750.000 personnes par jour. Elle a été calculée vendredi, dans l’hypothèse de la perturbation de seulement la moitié du trafic européen.

Entre le Royaume-Uni et le continent, la compagnie Eurostar a rajouté des trains depuis jeudi, les ferries sont également pris d’assaut et même les taxis sont sollicités pour des courses de plusieurs centaines de kilomètres à travers l’Europe.