Secouée par Goldman Sachs, la Bourse de Paris néglige les bonnes nouvelles

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ège historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[18/04/2010 18:48:11] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a lâché du terrain cette semaine pour la première fois depuis fin février, secouée vendredi par l’annonce surprise de poursuites contre Goldman Sachs, dont les retombées semblent encore difficilement mesurables.

Le CAC 40 a terminé vendredi à 3.986,63 points, soit en repli de 1,58% par rapport à sept jours auparavant, et loin de ses sommets annuels où il a évolué la majeure partie de la semaine.

Sur la seule séance de vendredi, l’indice vedette a chuté de 1,94%, repassant sous les 4.000 points, après l’annonce par la SEC, le gendarme boursier américain, de poursuites contre la banque d’affaires Goldman Sachs.

Le fleuron du secteur bancaire américain est poursuivi pour fraudes sur la vente de titres d’investissement liés à des crédits hypothécaires à risque, dits “subprime”, ces produits financiers qui sont à l’origine de la crise financière de 2008 et 2009.

Les annonces de la SEC pourraient avoir toutefois servi de prétexte aux investisseurs pour prendre leurs bénéfices, a estimé Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez Global Equities.

C’est la première fois depuis fin février que l’indice vedette de la place parisienne perd du terrain sur une semaine. Depuis le 1er mars, le CAC 40 a gagné 7,50%, et il évoluait jusqu’à vendredi après-midi à ses plus hauts depuis début octobre 2008, faisant preuve d’optimisme.

Depuis le début de l’année, la hausse n’est que de 1,28%, en raison du trou d’air qu’a connu la Bourse parisienne de mi-janvier à fin février.

“On a repris près de 500 points” par rapport à février, car “les craintes, très exagérées, liées à la Grèce, s’estompent”, a déclaré Jean-Paul Pierret, directeur de la stratégie chez Dexia Securities.

Athènes semble prêt à faire appel au plan d’aide de l’Union européenne et du Fonds Monétaire International (FMI), alors que ses taux sur le marché obligataire restent très élevés.

Le FMI enverra dès lundi une mission de ses représentants à Athènes pour discuter des conditions permettant un éventuel prêt à la Grèce.

La question grecque prenant moins de place sur les Bourses, le marché regarde à présent les résultats d’entreprises, la saison de publication ayant démarré il y a quelques jours, rappelle M. Pierret.

“Les analystes ont tendance à surévaluer leurs prévisions de résultats en début de crise et à les sous-évaluer en sortie de crise”, car les difficultés “rendent prudents”, indique le directeur de la stratégie de Dexia Securities.

“On a connu une belle hausse ces dernières semaines et il faudrait donc de très bonnes nouvelles pour continuer à avancer”, comme cela été le cas mercredi après les résultats de numéro un mondial des microprocesseurs, l’américain Intel, souligne Isabelle Enos, gérante chez B*Capital (groupe BNP Paribas).

Le gros de la vague des résultats trimestriels d’entreprises américaines et européennes arrive la semaine prochaine.

“Les chiffres d’affaires du premier trimestre ne sont pas forcément révélateurs pour l’ensemble de l’année”, mais ces publications “sont surtout l’occasion d’y voir plus clair” car les sociétés “donnent la tendance pour l’année à venir”, note Isabelle Enos.