épare à décoller de l’aéroport de Toulouse-Blagnac pour un vol d’essai le 19 avril 2010. (Photo : Eric Cabanis) |
[19/04/2010 15:58:52] PARIS (AFP) La paralysie du transport aérien tombe au plus mal pour une économie française convalescente, mais l’impact du nuage de cendres islandais sur la croissance reste pour l’instant très difficile à mesurer, selon des économistes.
“Le coût, on l’estimera en fin de crise, mais il sera évidemment considérable”, a déclaré lundi le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, sans pour autant donner d’estimation chiffrée.
Aux dires des économistes, il est trop tôt pour tenter d’évaluer les pertes entraînées par le nuage de cendres islandais qui bloque le trafic aérien. Tout dépendra en outre de la durée de la paralysie.
“Cela va compliquer une situation déjà pas fameuse, mais si ça se termine dans les 24 heures, ce ne sera pas la fin du monde”, juge Alexander Law, du cabinet Xerfi. En tout cas, “ce ne sera pas la cause numéro un d’une croissance déjà faiblarde”, estime-t-il.
Le nuage islandais va occasionner des pertes pour les compagnies aériennes. Mais au niveau macro-économique, “l’arrêt de l’activité aérienne est en partie compensé par les autres moyens de transports”, estime Marc Touati, économiste chez Global Equities.
Côté tourisme, “de nombreuses entreprises sont sans doute pénalisées mais d’autres (restaurants, hôtels, libraires, loueurs de voiture) profitent aussi sans doute” de la situation, avance Emma Ménascé, économiste chez Natixis.
à l’hôtel Matignon le 19 avril 2010 pour une réunion spéciale consacrée à la crise dans les aéroports. (Photo : Olivier Laban-Mattei) |
En outre, ce que les Français ne dépenseront pas à l’étranger, ils le consommeront peut-être en France. “Si le blocage aérien se termine dans les prochaines heures, l’impact économique sera particulièrement limité et peut-être même positif au final”, estime ainsi Marc Touati.
Pour Alexander Law, dans un contexte de remontée du taux d’épargne, il est toutefois peu probable que les Français, privés de vacances, reportent leurs dépenses à plus tard: “ce sera sans doute une perte sèche”.
“Le vrai problème, c’est que ce blocage intervient après une crise qui a duré presque deux ans”, estime de son côté Mathilde Lemoine, économiste chez HSBC. Selon elle, il risque ainsi d’accélérer les faillites de petites entreprises, déjà fragilisées par la crise.
“Si ce blocage devait encore durer une semaine, il est clair que les coûts économiques commenceraient à devenir conséquents”, prévient Marc Touati. Ainsi “un blocage durable se traduirait par des ruptures de stocks dans certains domaines, notamment pour les biens alimentaires et les biens industriels, ce qui entraînerait à la fois une augmentation des prix et une baisse de l’activité”, selon lui.