à Mutigny, en Champagne-Ardenne (Photo : Francois Nascimbeni) |
[20/04/2010 13:24:37] PARIS (AFP) La filière viticole française, en perte de vitesse sur le marché mondial, se dit prête à “rationaliser” son organisation, sans aller jusqu’au niveau souhaité par le gouvernement, selon un rapport présenté mardi et réalisé à la demande du ministère de l’Agriculture.
Dans ce rapport, son auteur, Jérôme Despey, président du Conseil spécialisé “Vins” de l’établissement public FranceAgriMer souhaite par ailleurs un engagement financier sur cinq ans des pouvoirs publics pour aider à la promotion et à l’innovation dans la filière.
Il a chiffré ce soutien à 11,5 millions d’euros par an. La filière de son côté viendrait compléter ce fonds à même hauteur.
En novembre, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire avait exigé une réorganisation de la filière afin de la “redynamiser” pour répondre à la baisse des exportations de vins français.
En 2009, les ventes à l’étranger ont chuté de 19% à 5,5 milliards d’euros au bénéfice des autres vins européens (Italie, Espagne) ou du “Nouveau monde”.
M. Le Maire avait demandé une diminution du nombre des interprofessions pour arriver à une seule structure pour chaque région de production.
L’effort est important puisque aujourd’hui, il y en a 26 pour les dix régions de production que compte la France.
Cette exigence avait été qualifiée de “provocation” par la profession, a rappelé M. Despey.
“Vouloir fusionner à tout prix deux (ou trois) interprofessions relève non seulement de l’utopie mais pourrait être même contreproductif”, selon M. Despey qui relève toutefois que leur nombre pourrait baisser à une quinzaine selon des objectifs “réalistes à terme”.
Les nouvelles structures pourraient regrouper les producteurs et négociants des vins d’appellation d’origine contrôlée (AOC) et des vins sous indications géographiques protégées (IGP) d’une même région de production.
Ce rapport a été remis au ministre qui rencontrera des représentants de la filière en mai. Le principe de cette réorganisation devrait être inscrit dans le projet de loi sur la modernisation de l’Agriculture et de la Pêche (LMAP), dont la discussion doit commencer à la mi-mai au Parlement.