France : 4.000 hôtels vont fermer d’ici 3 ans, plus qu’en 15 ans

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ôtel de tourisme 4 étoiles prise lundi à Deauville. (Photo : Mychele Daniau)

[20/04/2010 13:59:44] PARIS (AFP) Près de 4.000 hôtels classés devraient fermer en France d’ici trois ans, c’est-à-dire davantage que ces 15 dernières années, s’est inquiété mardi le Comité de modernisation de l’hôtellerie française, s’appuyant sur des enquêtes clients et des données de CCI.

Dans un précédent bilan annuel au printemps 2009, le Comité estimait que la France devait perdre encore près de 1.200 à 1.700 hôtels d’ici 5 ans.

Cette accélération des disparitions est liée “à la crise qui a aggravé la situation”, souligne Marc Watkins, président du Comité et du cabinet spécialisé Coach Omnium.

Outre la crise, le comité estime que de nombreux établissements vont fermer en raison des coûts engendrés par les normes de sécurité, qui seront obligatoires en 2011, et par les normes d’accessibilité aux handicapés, obligatoires en 2015.

En 1995, 20.147 hôtels ayant de 0 à 4 étoiles se partageaient le marché français. En 2010, il en reste un peu moins de 16.973, selon le Comité, citant des chiffres de l’Insee. Au total, l’hôtellerie a perdu près de 3.200 établissements, tout en conservant le même nombre de chambres, à savoir près de 600.000.

Selon le Comité, ces indépendants (83% des hôtels classés), avec leurs petits hôtels de 25,3 chambres en moyenne (contre 80 pour les établissements de chaînes), sont confrontés à un problème de rentabilité.

“En dessous de 40 à 45 chambres environ (et 60 en hôtellerie super-économique), il est difficile de s’y retrouver dans ses comptes”, souligne le Comité.

Conséquence, les hôtels n’investissent et ne se rénovent pas suffisamment. Les nouvelles normes hôtelières n’aideront pas le secteur à se moderniser, car ses critères sont minimalistes et inadaptés aux attentes des clientèles hôtelières françaises et étrangères.

“Il y a des établissement vétustes et insalubres qui vont fermer, mais il y en a aussi qui vont disparaître et qui ne le méritent pas. Et cela n’émeut personne”, regrette M. Watkins.