Chômage : le déficit de l’Unedic devrait encore se creuser en 2010 et 2011

photo_1271773902563-1-1.jpg
ôle emploi en février 2009 à Dijon (Photo : Jeff Pachoud)

[20/04/2010 14:32:27] PARIS (AFP) Le régime d’assurance chômage devrait accuser un déficit cumulé accru dépassant 10 milliards d’euros fin 2010 et approchant 14 milliards fin 2011, en tenant compte du coût des récentes mesures décidées pour des chômeurs en fin de droits, selon de nouvelles prévisions publiées mardi.

Si elles sont plus optimistes sur l’évolution du chômage que celles de mi-octobre, ces prévisions sont en revanche plus pessimistes sur la situation financière de l’Unedic géré par cinq organisations syndicales (CFDT, CGT, Force ouvrière, CFTC, CFE-Confédération générale des cadres) et trois patronales (Medef, Confédération générale des petites et moyennes entreprises, UPA).

Leur publication, déjà reportée en mars, avait encore été repoussée vendredi dernier, jour de réunion du bureau de l’Unedic, pour intégrer notamment l’impact des mesures que les partenaires sociaux et l’Etat comptent financer pour plus de 300.000 chômeurs arrivant en fin de droits en 2010.

Dans l’hypothèse d’une hausse du produit intérieur brut de 1,4% en 2010 et de 1,6% en 2011 et d’une poursuite de l’augmentation du chômage en 2010 avant une décrue en 2011, l’Unedic devrait accuser un déficit annuel de 4,1 milliards d’euros en 2010 et de 3,5 milliards en 2011, selon les nouvelles prévisions.

Elle a terminé l’année 2009, marquée par la plus forte récession depuis l’après-guerre et par 565.400 demandeurs d’emplois supplémentaires (catégories A, B, C et dispensés de recherche d’emploi) dont 338.000 indemnisés supplémentaires, avec un déficit annuel d’environ 1,15 milliard d’euros.

Quant au déficit cumulé, creusé en 2009 à 6,13 milliards d’euros, il s’accroîtrait encore pour atteindre 10,28 milliards d’euros en 2010 et 13,79 milliards en 2011.

Avant la crise, qui a diminué les rentrées de cotisations dans ses caisses et augmenté les dépenses d’indemnisation du chômage, l’Unedic espérait avoir épongé en 2010 tout le déficit accumulé pendant la panne de croissance de 2002-2005.

Les prévisions de déficit cumulé prennent en compte le coût des mesures en faveur des demandeurs d’emploi en fin de droits figurant dans l’accord entre les partenaires sociaux et l’Etat, intitulé Plan Rebond pour l’Emploi, conclu le 15 avril”, souligne le document publié mardi.

Elles incluent aussi l’engagement de l’assurance chômage envers l’Etat d’honorer un versement de 770 millions d’euros en janvier 2011 dans le cadre de l’accord sur la clarification de leurs relations financières.

L’assurance chômage prévoit une hausse atténuée du nombre de demandeurs d’emploi en 2010 (plus 119.800 catégories A, B, C et dispensés de recherche d’emploi) avant une décrue en 2011 (moins 99.000). Le nombre de chômeurs indemnisés par l’Unedic croîtrait de 25.000 en 2010, avant de diminuer de 113.000 en 2011.

Mi-janvier, Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), alors président de l’Unedic, avait jugé que le déficit cumulé se creuserait encore avec la hausse du chômage pour atteindre 13 milliards en 2013, “chiffre impressionnant mais inférieur à celui enregistré lors de la crise de 1995” et aux prévisions faites à l’été.

Pour faire face à son déficit, l’Unedic a déjà commencé à emprunter.