Volcan : un impact économique limité, sauf si l’éruption se prolonge, selon une étude

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êtes à l’exportation, venant d’être retirées d’une chambre froide, le 19 avril 2010 à Naivasha, au Kenya (Photo : Roberto Schmidt)

[20/04/2010 16:12:49] MONTRÉAL (AFP) Le chaos causé par le nuage de cendres volcaniques islandais ne devrait pas affecter l’économie mondiale, mais si l’éruption se prolonge, la croissance en Europe sera durement touchée, selon une étude publiée mardi par la grande banque canadienne TD.

L’UE prévoit une “croissance laborieuse” de 1,7% en 2010. Si les difficultés causées par les cendres continuaient pendant plusieurs mois, cette prévision devrait être ramenée entre 0,7% et 1,2%, avertit le document.

Abordant les dommages immédiats, la banque cite l’Association internationale du transport aérien (IATA), selon laquelle les compagnies aériennes ont subi un manque à gagner de 250 millions de dollars par jour.

A cette estimation, souligne TD, il faut ajouter les coûts des vols déroutés et la prise en charge de passagers bloqués, risques contre lesquels les transporteurs ne sont généralement pas assurés.

Cependant, les retombées pour le tourisme dans son ensemble sont difficiles à juger. Si les avions sont restés cloués au sol, les trains et les agences de location de voitures ont connu une activité record.

Mais, poursuit l’étude, l’impact sur le transport aérien pourrait perdurer, certains voyageurs renonçant à se rendre en Europe cet été pour ne pas risquer d’y rester bloqués.

Quant au commerce international, l’impact est “très limité”, seules les exportations par avion de fleurs kenyanes et de poissons japonais étant touchées. L’industrie pharmaceutique et électronique, qui a beaucoup recours au transport aérien, a continué à fonctionner en puisant dans ses stocks. Pour les autres secteurs industriels en Europe, le transport se fait surtout par train ou par camion.

Donc, l’impact sur les prix, limité à quelques produits devenus rares, devrait être peu important et temporaire, toujours selon les analystes de TD.

En revanche, si l’éruption devait se prolonger, les conséquences seraient lourdes. Comme le tourisme représente 5% du PIB de l’Union européenne, avec des recettes de 322 milliards d’euros en 2008, une réduction de 10% entraînerait une baisse de 0,5% du taux de croissance. Et l’agriculture pourrait souffrir si certaines cultures étaient abîmées par les cendres.