PSA confirme 400 suppressions de postes à Moissy-Cramayel, les salariés mécontents

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és de PSA Peugeot Citroën manifestent devant le siège du groupe, le 20 avril 2010 (Photo : Mehdi Fedouach)

[20/04/2010 18:24:15] PARIS (AFP) Quelque 200 salariés de PSA Peugeot Citroën ont manifesté leur mécontentement mardi devant le siège du groupe automobile à Paris, où la direction a confirmé la fermeture du site de pièces détachées de Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) avec le reclassement de ses 400 salariés.

“Nous avons toutes les possibilités de réemploi de l’ensemble des salariés”, a déclaré le directeur des ressources humaines de PSA Denis Martin, à l’issue d’une réunion extraordinaire du comité central d’entreprise (CCE).

Il a indiqué que l’objectif était de réaliser “200 reclassements par an” à partir de 2010 et d’ici la fin 2011 pour les salariés du site qui emploie près de 400 personnes, ouvrant la voie à une fermeture en 2012.

En sortant de près de cinq heures de réunion, Vincent Bailly, délégué CFTC, le syndicat majoritaire, s’est dit “déçu de la fermeture, mais rassuré par l’absence de licenciements secs et l’appel au volontariat pour la mobilité”.

“On ne cautionne pas la fermeture, mais on est satisfait que le PREC (projet de redéploiement des emplois et des compétences) voie sa durée étendue au delà de 2012”, a ajouté Franck Don, délégué central CFTC.

Rassemblés autour de drapeaux CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, pendant le début du CCE, les salariés avaient réaffirmé leur opposition à la fermeture du site de Moissy-Cramayel.

Cette décision s’inscrit dans une baisse des effectifs globaux du groupe en France qui étaient de 104.000 salariés en 2009. Elle intervient aussi alors qu’un plan de départs volontaires lancé en janvier 2009 et clos fin mars 2010 a concerné 5.700 personnes.

Renault et PSA Peugeot ont touché 3 milliards d’euros de prêt de l’Etat début 2009 au titre de l’aide au secteur automobile en difficulté en temps de crise.

“On ne va pas se laisser enterrer vivant, ce qui se passe à Melun, c’est dégueulasse, la direction a touché l’argent de l’Etat et met 400 personnes à la rue”, a lancé Jean-Pierre Mathieu, délégué CGT.

Une des affiches brandies par les manifestants indiquait “Horizon 2012, entre chômage et tout quitter, que dois-je faire ?”.

L’annonce officielle de la fermeture devait intervenir lors du CCE mais les syndicats et la direction ont confirmé la nouvelle le 13 avril, après une fuite dans la presse.

Les salariés de Moissy-Cramayel se verront proposer des postes notamment en région parisienne et à Vesoul (Haute-Saône). Pour ceux qui les refuseront, le groupe proposera des “départs volontaires” sans licenciement.

La CGT et CFDT ont vainement demandé la nomination d’un expert chargé d’établir la viabilité du site.

“Les salariés de Melun vont rester dans l’inquiétude demain, car rien n’est gagné pour eux”, a estimé Michel Bourdon, délégué CGT, dénonçant une mesure de “rentabilité financière”.

“A Melun, on nous a floués pendant des années”, a expliqué Jean-Michel Le Guellaud, employé depuis 7 ans et syndiqué CFDT, évoquant deux vagues de diminution d’activité mises en place par la direction en mars et septembre 2009.

“J’ai le choix entre +prendre le départ+ avec 18.000 euros c’est-à-dire des miettes, ou partir à Vesoul alors que ma femme travaille à Melun et que je rembourse un emprunt immobilier”, a-t-il ajouté.

“La direction évoque la concurrence des réseaux de distribution de pièces détachées mais c’est incohérent, nous somme dans le vert partout” (à Melun Sénart), a ajouté Boubacar Thiero, délégué CFDT du site.

Le projet sera présenté mercredi aux salariés du site de Moissy-Cramayel lors d’un comité d’entreprise local.