Industrie française : signes d’embellie, mais perspectives incertaines

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îne de fabrication de la Laguna III, à l’usine Renault de Sandouville le 30 août 2007 (Photo : Robert Francois)

[21/04/2010 12:02:09] PARIS (AFP) L’industrie française commence à se redresser, mais aura besoin de plusieurs années pour retrouver ses niveaux d’avant-crise, ont estimé mercredi le Groupe des fédérations industrielles (GFI) et l’institut Coe-Rexecode.

“Nous sommes en train de commencer à sortir du fond du gouffre. (…) Mais nous sommes plutôt dans le rebond que dans la reprise à proprement parler”, a jugé Yvon Jacob, le président du GFI, lors d’une conférence de presse.

Après une année 2009 “annus horribilis par excellence pour l’activité industrielle”, selon les mots du directeur général de Coe-Rexecode Denis Ferrand, 2010 connaît quelques “signes d’embellie”.

L’interruption du déstockage et une amélioration du climat des affaires sont ainsi de nature à soutenir l’activité industrielle. Mais ce redressement pourrait s’essouffler au second semestre “par manque de relais” de croissance, a prévenu M. Ferrand.

En revanche, la forte remontée du prix des matières premières fait peser un risque sur les trésoreries des entreprises, estime Coe-Rexecode.

Lors des précédentes récessions industrielles (1974-1975 et 1991-1993), le niveau maximum d’activité avait été retrouvé en 18 mois. Cette fois-ci, “il est probable que cela prendra beaucoup plus de temps, ce sera plutôt deux ou trois ans pour récupérer le niveau d’avant-crise”, a anticipé Denis Ferrand.

La production industrielle en France est encore en retrait d’environ 15% par rapport à avril 2008, pic d’activité précédant la crise économique.

Selon Coe-Rexecode, la réduction des effectifs devrait être moindre début 2010 qu’en 2009, où au 4e trimestre l’emploi industriel était en baisse de 5,5% sur un an en France. Les défaillances d’entreprises refluent également depuis quelques mois.

Alors qu’une conférence nationale de l’industrie doit être prochainement mise en place par le gouvernement, Yvon Jacob a plaidé pour une politique de compétitivité accrue afin de restaurer le taux de marges des entreprises industrielles françaises.

Sur 2009, les marges d’exploitation des industriels ont reculé de 17% et sont à -50% par rapport à 2000, selon le GFI, et cette perte de rentabilité freine leurs investissements.