ût 2007 à Berlin (Photo : Barbara Sax) |
[21/04/2010 11:56:09] BERLIN (AFP) La banque allemande IKB a confirmé mercredi préparer une plainte au civil contre Goldman Sachs pour demander des dommages-intérêts après la perte de 150 millions de dollars sur une transaction effectuée par l’établissement américain.
“Nous examinons actuellement le cadre juridique, qui est relativement incertain car la situation est complexe”, a déclaré à l’AFP un porte-parole d’IKB.
C’est en effet une structure externe d’IKB, Rhineland Funding, qui a perdu en 2007 quelque 150 millions de dollars dans le cadre d’une transaction avec Goldman Sachs, a-t-il expliqué.
Or derrière IKB, l’Etat allemand n’est pas loin: car c’est la KfW, le bras financier de l’Etat fédéral, qui est venue à la rescousse d’IKB, première victime allemande de la crise financière qui a été finalement vendue au rabais au fonds américain Lone Star en 2008.
La KfW examine également le cadre juridique pour l’instant, a indiqué à l’AFP l’un de ses porte-parole.
Le gouvernement allemand fait de même, et certains responsables politiques de la coalition conservatrice-libérale d’Angela Merkel songent même à geler les relations de l’Allemagne avec la banque d’affaires américaine, selon le Handelsblatt.
Quant au gendarme financier allemand Bafin, il rassemble actuellement des informations sur Goldman Sachs auprès de l’autorité boursière américaine SEC.
La SEC a porté plainte vendredi contre la banque d’affaires américaine, soupçonnée d’avoir trompé des investisseurs en vendant en connaissance de cause des titres adossés à des prêts immobiliers à haut risque (“subprime”). Mardi l’autorité financière britannique FSA a lancé à son tour une enquête officielle sur Goldman Sachs, qui juge les poursuites “totalement infondées”.
Cependant d’après le droit allemand, “le Bafin ne peut pas porter plainte au civil, seuls des personnes physiques ou morales qui estiment avoir subi un dommage peuvent le faire”, a expliqué un porte-parole du Bafin.
Par ailleurs, le Bafin peut seulement lancer une enquête officielle sur des instituts de droit allemand.
“Aucun indice” n’incite à soupçonner pour l’instant la filiale allemande de Goldman Sachs, pas plus que Deutsche Bank, selon une source financière interrogée par l’AFP. Les investisseurs avaient massivement spéculé vendredi sur une implication de la Deutsche Bank dans l’affaire Goldman Sachs.