écolle de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle le 21 avril 2010 (Photo : Fred Dufour) |
[21/04/2010 14:38:17] PARIS (AFP) S’il est encore trop tôt de l’avis des économistes pour mesurer l’impact sur la croissance de la paralysie du trafic aérien ces derniers jours, les différents secteurs touchés commencent à faire leurs comptes.
Tour d’horizon des gagnants et des perdants.
LES PERDANTS
. De nombreuses entreprises
Personnels coincés au loin ou voyages d’affaires annulés: beaucoup d’entreprises ont été gênées par la fermeture de l’espace aérien.
. Les compagnies aériennes et les voyagistes
C’est pour eux évidemment que la facture a été la plus lourde.
Le secrétaire d’Etat au Tourisme, Hervé Novelli, a chiffré mardi à “200 millions d’euros” le coût, pour eux, des perturbations.
Au niveau mondial, les pertes des compagnies s’élevaient mercredi à 1,3 milliard d’euros, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA). En plus du manque à gagner lié à la suppression des vols, certaines ont dû héberger, nourrir et/ou transporter par d’autres moyens une partie de leur clientèle (un surcoût de 35 millions par jour pour Air France-KLM, par exemple).
Les tour-opérateurs, qui ont dû assister leurs clients, organiser leur rapatriement et ont perdu du chiffre d’affaires, évaluaient mardi l’impact sur leurs résultats à 30 millions d’euros (10 million par jour supplémentaire).
. Les aéroports
Aéroports de Paris (ADP) estime l’impact sur sa marge à environ 4 millions d’euros par jour de blocage total. Premières touchées : les redevances aéroportuaires versées par les compagnies, et dans une moindre mesure, les recettes commerciales. Les boutiques d’aéroports ont en effet été désertées.
Le coût de la crise pour l’ensemble des aéroports européens a été évalué à plus de 200 millions d’euros.
. Les hôtels
Difficile à dire… Certains établissements ont bénéficié d’un “phénomène d’aubaine” avec les clients bloqués. Mais les annulations se sont aussi multipliées.
à l’aéroport de Düsseldorf en Allemagne (Photo : Jakob Studnar) |
. Les taxis
La paralysie des aéroports a représenté un manque à gagner important pour de nombreux chauffeurs, certains d’entre eux ayant même renoncé à travailler momentanément.
En revanche, quelques-uns ont accepté des courses d’une longueur exceptionnelle (plus de 1.000 km parfois), négociées au prix fort avec des clients étrangers bloqués en France.
. Les loueurs de voitures
Leur clientèle s’est surtout déplacée des aéroports désertés vers les gares où la demande était forte. Ils ont dû jongler avec les annulations, les rapatriements de voitures d’une région à l’autre, etc.
“Au bilan final, nous allons plutôt nous retrouver en négatif sur cette affaire”, explique Avis France.
– Les secteurs électriques et électroniques
Fortement exportateurs, ils dépendent beaucoup de l’avion, en particulier pour les livraisons express. Le blocage a aussi pesé sur les importations de matières premières (pièces de laiton, semi-conducteurs, etc.) qui viennent souvent d’Asie.
La profession n’est cependant pas en mesure de chiffrer l’impact de la fermeture du ciel européen.
à destination de l’Angleterre le 19 avril 2010 dans le port de Ouistreham (Photo : Kenzo Tribouillard) |
LES GAGNANTS
. Les autocaristes
Ils estiment avoir mis à disposition environ 35.000 places, notamment pour rallier les aéroports de substitution.
. Eurostar et Eurotunnel
Eurostar a fait rouler jusqu’à huit trains quotidiens supplémentaires. Ces places “partent comme des petits pains”, selon une porte-parole.
Même satisfaction chez Eurotunnel, qui a plus que doublé le trafic dans le tunnel sous la Manche pendant le week-end et affichait encore en début de semaine des passages de voitures en hausse de 50%.
.Les ferries
Les ferries transmanche ont quasiment doublé leur clientèle. Ils ont notamment embarqué de très nombreux piétons.
Il est cependant “trop tôt pour tirer un bilan financier”, selon SeaFrance.
. Les trains
Malgré la grève, la SNCF a mis en service des trains supplémentaires ou doublé des rames, soit “plusieurs dizaines de milliers de places”.
é de Rungis (Photo : Damien Meyer) |
CEUX QUI S’EN SONT BIEN SORTIS
. Poste et messageries
La Poste s’est dite “très peu touchée”, l’aérien ne concernant que 3% des envois. Les courriers intercontinentaux ont en revanche accumulé des retards de plusieurs jours. Les DOM-TOM ont été particulièrement pénalisés, tout leur trafic étant centralisé à Paris.
Les messageries privées observent des retards de livraison allant jusqu’à cinq jours. UPS a notamment dû fermer son “hub” européen de Cologne pour ouvrir un centre routier à Roissy.
. Les produits frais
La plupart des approvisionnements ne font pas appel à l’avion, avec une production souvent locale ou régionale. A Rungis, seuls 10% des denrées arrivent par avion en cette saison, et les haricots verts ou les fleurs du Kenya ont par exemple été remplacés par des produits du Maroc ou du sud de la France.