Fret : les chargeurs s’inquiètent des conséquences de la grève SNCF

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ône) (Photo : Gerard Julien)

[21/04/2010 16:51:59] PARIS (AFP) Les chargeurs, clients du fret ferroviaire, s’inquiètent des conséquences pour leur activité des effets de la grève de la SNCF, qui risquent de leur faire perdre des marchés.

“Il y a une vraie inquiétude, voire une vraie catastrophe, pour nombre de chargeurs”, a indiqué mercredi Christian Rose, délégué général adjoint de l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF), estimant que “le fret est le parent pauvre du retour à la normale”.

“Dans le fret, c’est toujours plus compliqué et plus difficile que pour le transport de passagers, les dysfonctionnements commençant avant les grèves et finissant bien après”, car les chargeurs doivent anticiper et changer leurs programmes autant que possible, tandis que les passagers sont prioritaires, a-t-il expliqué à l’AFP.

M. Rose a évoque “de très gros impacts sur la profession”, liés aux surcoûts et aux pertes nettes de chiffre d’affaires engendrés par la grève, “sans compter les pertes à venir”.

Le meuniers italiens, qui importent du blé français pour fabriquer des pâtes, ont ainsi connu des difficultés d’approvisionnement. “Ils se garderont bien de faire appel à nous à l’avenir”, a-t-il lancé.

Dans un communiqué, le groupement national du transport combiné (GNTC) regrette que les routiers qui avaient choisi de mettre leurs conteneurs sur des trains “trinquent”, et parle de “chienlit”.

“Les répercutions commerciales et financières pour les transporteurs et leurs clients sont catastrophiques. Car la SNCF leur oppose +la force majeure+ qui l’exonère de toute responsabilité”, écrit le GNTC.

“Le fret souffre en ce moment”, a confirmé Hervé de Tréglodé, directeur général adjoint de Réseau ferré de France.

Que les trains soient tirés par la SNCF ou par d’autres opérateurs, ils ont été gênés par la grève des personnels des postes d’aiguillage, par l’engorgement des faisceaux et des relais (où l’on change de locomotives et/ou de conducteurs) et les difficultés d’attribuer des créneaux de circulation à la dernière minute pour les trains en retard, a-t-il expliqué.

“Tous les sujets de remboursements et d’indemnisations seront abordés à l’issue de la grève”, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la SNCF.

Après deux semaines de grève, les cheminots ont voté mercredi la reprise du travail dans la quasi-totalité des régions, à l’issue d’une série de rencontres entre les syndicats et la direction, qui s’est engagée à organiser une table ronde sociale à la mi-mai.