Grèce : Athènes discute du mécanisme d’aide FMI-UE, les taux au plus haut

photo_1271871775328-1-1.jpg
ère des Finances grec le 21 avril 2010 à Athènes (Photo : Aris Messinis)

[21/04/2010 17:46:58] ATHÈNES (AFP) Les responsables grecs ont entamé mercredi des discussions avec des experts du FMI, de la Commission européenne et de la BCE pour déterminer les conditions de l’activation du mécanisme d’aide censé sortir le pays de sa grave crise financière.

Dans le même temps, la flambée des taux d’intérêt des obligations d’Etat grecques à 10 ans, qui ont atteint mercredi un nouveau plus haut historique, à plus de 8%, renforce encore la probabilité d’un recours à ce plan.

Car pour emprunter sur les marchés, la Grèce doit désormais offrir un surplus de 5,19 points de pourcentage par rapport à l’Allemagne, dont l’emprunt à 10 ans sert de référence sur le marché.

La France a d’ailleurs modifié son budget mercredi pour pouvoir prêter dès cette année 3,9 milliards d’euros à Athènes, sur les 6,3 milliards prévus au titre de sa contribution au plan européen.

photo_1271871677092-1-1.jpg
à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

Toutefois, à la question de savoir si ce nouveau record pouvait accélérer l’activation de l’aide, le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou a répondu qu’il n’était pas “impressionné” et que les discussions entamées avec le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne (UE) se poursuivraient normalement.

Ces entretiens, qui se tiennent à huis clos, doivent durer une dizaine de jours et seront consacrées à l’étude de la mise en place “d’un programme triennal de politiques économiques”, selon le ministre.

A l’issue de cette première journée de discussions, M. Papaconstantinou a fait savoir que la Grèce, le FMI et l’UE conviendraient d’ici le 15 mai d’un “texte commun” devant servir “de cadre de référence” à une éventuel soutien financier.

Sur le front social, le syndicat de la fonction publique, le secteur le plus touché par un premier train de mesures d’austérité décidées par le gouvernement socialiste grec, a décrété une nouvelle grève jeudi de 24 heures, la quatrième de ce genre depuis le début de l’année.

photo_1271871895829-1-1.jpg
ès aux ferries dans le port du Pirée, le 21 avril 2010 (Photo : Str)

Alors qu’une partie de la population craint que le recours à l’aide européenne n’implique de nouveaux sacrifices, le patronat, via la Fédération des industriels grecs, a pour sa part souligné “la nécessité” d’activer sans délai le mécanisme, “car tout autre choix serait catastrophique”.

Les nouvelles prévisions du FMI, qui table sur un recul de 2% du PIB grec en 2010 et de 1,1% en 2011, jettent en tout cas un doute sur la capacité de la Grèce de ramener son déficit à 8,7% du PIB en 2010, contre 12,9% en 2009.

Et ce d’autant que, selon des sources proches du dossier, l’Office européen des statistiques devrait réviser jeudi ce chiffre à la hausse, qui devrait dépasser les 13%.

Le creusement du déficit, qui devrait alourdir une dette déjà très élevée (300 milliards d’euros), ne devrait pas manquer de renforcer les inquiétudes autour de la solvabilité de ce pays.

Athènes a certes placé avec succès mardi des bons du Trésor à trois mois pour une valeur de 1,95 milliard d’euros, mais le taux offert, soit 3,65%, a été jugé élevé par les marchés financiers.

Après cette émission, la Grèce doit encore emprunter 10 milliards d’euros d’ici la fin mai, mais M. Papaconstantinou a exclu que le pays puisse faire défaut, affirmant qu’Athènes trouverait des fonds soit sur les marchés, soit grâce au mécanisme d’aide.