Selon des données fournies, à cette occasion, les entreprises et institutions
participant au forum ont déposé 164 recherches de profils, tandis que 1.500
jeunes candidats se sont inscrits pour avoir des entretiens à des fins
d’embauche.
Autre objectif poursuivi: mieux faire connaître les résultats de la coopération tuniso-française appelée à se poursuivre de manière durable.
M. Pierre Ménat, ambassadeur de France en Tunisie, a déclaré, que «la France ne
peut se désintéresser de la question de l’emploi en Tunisie. D’abord, parce que
notre pays est le premier partenaire commercial de la Tunisie et le premier
investisseur dans ce pays. Ensuite, nous le savons, l’emploi est facteur de
stabilité pour l’économie et la société tunisiennes».
M. Ménat a tenu à ajouter que «nous les Méditerranéens, sommes confrontés aux
mêmes défis : ceux de la croissance, du développement durable, de la révolution
technologique, de la mondialisation et bien d’autres».
«C’est en relevant ces défis que nous créerons des emplois ensemble, pas les uns
contre les autres», a-t-il déclaré avant de préciser : «c’est que nous n’avons
pas suffisamment expliqué une réalité première :
l’emploi en Tunisie ne s’oppose
pas à l’emploi en France».
Traitant des mécanismes mis en place pour gérer les flux migratoires
professionnels entre les deux pays, le diplomate français a cité l’accord –
cadre migration développement solidaire. «Cet accord, a-t-il-dit, c’est 40
millions d’euros pour 20 programmes tournés vers la formation professionnelle ;
ce sont 9.000 emplois ouverts en France, dont 2.500 sont pourvus, ce sont des
aides d’entreprises, c’est l’appel aux compétences et talents».
M. Mohamed Agrebi, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a
indiqué que «la Tunisie est le seul pays de la région à avoir conclu un accord
avec la France sur la gestion des flux migratoires et le développement
solidaire. De par ses finalités, cet accord est considéré par de nombreux
observateurs comme un modèle. Il traite, en effet, des diverses questions liées
à la question : lutte contre l’immigration clandestine, gestion concertée de la
migration légale, y compris la migration saisonnière et la migration circulaire,
contribution au développement des compétences et des ressources humaines».
Pour ceux qui l’ignorent encore, il existe deux mécanismes pour faciliter, dans
des proportions bien déterminées, la libre circulation des compétences
professionnelles entre les deux pays.
Le premier mécanisme, dénommé Carte séjour «compétences et talents», concerne
seulement les Tunisiens (sans limite d’âge) qui veulent travailler, séjourner et
investir en France.
D’une durée de trois ans renouvelables une fois, cette carte est délivrée à
l’étranger, résidant ou non en France, susceptible de participer en raison de
ses compétences et talents, de façon significative et durable au rayonnement,
notamment, intellectuel, scientifique, culturel, humanitaire ou sportif de la
France et du pays dont il a la nationalité, généralement un pays de la Zone de
solidarité prioritaire (ZSP).
Cette zone réunit les Etats, dont la Tunisie, avec lesquels la France entretient
des partenariats privilégiés dans une perspective de développement durable.
Sont éligibles à cette carte les diplômés du supérieur, les professionnels
qualifiés (quel que soit le niveau du diplôme), les professionnels indépendants
(artistes, écrivains, sportifs…) , les éventuels investisseurs dans tout projet
créant ou sauvegardant au moins deux emplois, tout projet mobilisant un
investissement supérieur à 300.000 euros et tout projet lancé par une entreprise
créée depuis au moins deux ans ou déjà implantée en France.
Le deuxième mécanisme, baptisé «Accords d’échanges de jeunes professionnels»,
bénéficie aussi bien aux jeunes compétences tunisiennes que françaises qui
désirent travailler en France ou en Tunisie.
En vertu de cet arrangement tuniso-français conclu, en avril 2008, des
entreprises des deux pays peuvent accueillir pour une période de 3 à 12 mois
avec une possibilité de renouvellement jusqu’à 18 mois maximum, un jeune
professionnel motivé, désireux de se perfectionner, porteur de connaissances ou
de avoir faire spécifique et devant en principe enrichir l’expertise de
l’entreprise.
L’emploi d’un jeune professionnel offre une solution pour les entreprises
rencontrant des difficultés de recrutement dans certains secteurs d’activité et
métiers nécessitant un profil bien déterminé.