USA : réforme de Wall Street en discussion sur fond d’affaire Goldman Sachs

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à la Bourse de New York, le 24 juillet 2009. (Photo : Chris Hondros)

[22/04/2010 07:09:23] WASHINGTON (AFP) Le scandale financier Goldman Sachs occupe la Une des journaux américains cette semaine à Washington, alors que le Sénat s’est attaqué mercredi aux produits dérivés, un des éléments-clés de la réforme de Wall Street, chère au président Barack Obama.

Mercredi, la commission de l’Agriculture du Sénat – qui gère un secteur où les produits dérivés, ces instruments financiers complexes, sont très présents – a adopté un texte visant à renforcer le contrôle des produits dérivés.

La proposition, qui vise à rendre “100% transparent” l’immense marché des produits dérivés, dont la valeur nominale est estimée à environ 600.000 milliards de dollars, est controversée mais l’idée reste populaire.

Les démocrates de la commission ont même obtenu un vote républicain, celui du sénateur Chuck Grassley. Au final, cette mesure sera fusionnée avec le texte principal de la réforme.

Pour pousser les républicains à adhérer davantage à leur projet de réforme, les démocrates ne se sont pas privés d’exploiter le scandale Goldman Sachs, qualifié dans la presse américaine d’affaire Enron de l’ère Obama. Selon M. Dodd, le texte “aurait empêché” une affaire de fraude telle que celle impliquant Goldman Sachs, accusée d’avoir trompé des investisseurs.

Le président Obama, qui doit s’exprimer jeudi à New York sur la réforme, a “catégoriquement” réfuté mercredi tout lien entre son administration et les poursuites engagées par la SEC (le gendarme de la bourse américaine) contre la banque d’affaires.

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ésident américain Barack Obama à Washington, le 16 avril 2010. (Photo : Jim Watson)

Le président de la commission Bancaire Chris Dodd, principal auteur du projet de loi, a affirmé mardi que les élus approchaient “d’un texte qui aurait un soutien venant des deux bords”.

Le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell a annoncé mardi que de “sérieuses discussions” avaient repris.

Ces paroles rassurantes interviennent après une semaine de tirs de barrage de l’opposition contre le projet de loi destiné à réformer les pratiques douteuses des établissements financiers qui ont mené à la crise de l’automne 2008.

Mais mercredi, dans un communiqué, le chef de la majorité Harry Reid accusait toujours M. McConnell de s’être “concerté en secret avec des patrons de Wall Street” afin de travailler à “édulcorer” le projet de loi de réforme.

Pourtant, la majorité démocrate et l’administration Obama ont envoyé en début de semaine plusieurs signaux en direction des républicains.

Ils se sont dits prêts à examiner l’un des points qui froissent les républicains: un fonds de 50 milliards de dollars “prépayé” par les banques en cas de difficultés.

Le projet de loi prévoit la création d’une agence pour la protection du consommateur financier (CFPA) au sein de la banque centrale (Fed). Il propose une meilleure supervision de l’immense marché des produits dérivés. Les auteurs du texte entendent également mettre fin aux sauvetages des grandes institutions financières en difficulté aux frais des contribuables.

En outre, le bureau du Budget du Congrès américain (CBO) a estimé mercredi que la réforme réduirait légèrement, soit de 21 milliards de dollars sur dix ans, les déficits record des Etats-Unis.