Le déficit grec 2009 encore revu en hausse à 13,6% du PIB

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éen flotte au-dessus du Parthénon, le 3 mars 2010 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[22/04/2010 09:27:46] BRUXELLES (AFP) L’Office européen des statistiques a revu en hausse jeudi le déficit public de la Grèce l’an dernier et prévenu que le chiffre pourrait encore être modifié, au moment où le pays se débat dans une crise financière sans précédent.

Eurostat estime à présent le déficit à 13,6% du Produit intérieur brut (PIB) contre 12,9% annoncé jusqu’ici par Athènes, selon un communiqué. Il s’agit déjà de la troisième révision du chiffre du déficit grec de l’an dernier.

Le gouvernement socialiste, après être arrivé au pouvoir fin 2009, avait une première fois annoncé un doublement de la prévision nationale de déficit public à 12,7%, ce qui avait déclenché la crise de défiance dont le pays est depuis victime sur les marchés financiers.

Athènes avait ensuite à nouveau modifié début 2010 son évaluation en la portant à 12,9% du PIB. L’Office européen la calcule à présent à 13,6% et prépare déjà le terrain à une nouvelle révision en hausse.

“Eurostat exprime une réserve sur la qualité des données déclarées par la Grèce, en raison des incertitudes sur l’excédent des caisses de sécurité sociale pour 2009, sur le classement de certains organismes publics et sur l’enregistrement des swaps (contrats d’échange sur la dette grecque avec la banque américaine Goldman Sachs) hors taux de marché”, indique-t-il dans un communiqué.

“Après l’achèvement de l’enquête qu’Eurostat a entrepris sur ces questions en collaboration avec les autorités statistiques grecques, cela pourrait conduire à une révision pour l’année 2009 de l’ordre de 0,3 à 0,5 point de PIB pour le déficit”, ajoute-t-il.

Cette nouvelle réévaluation à la hausse “devrait intervenir avant la pause d’été” des institutions européennes en août, selon une source européenne.

Selon une autre source européenne, malgré la révision en hausse des chiffres du déficit 2009 l’objectif fixé au gouvernement grec d’une réduction de quatre points de son déficit 2009 “demeure”.

Cette aggravation du déficit grec, même si elle était attendue, est une mauvaise nouvelle pour un pays qui s’enfonce dans la crise financière car elle est de nature à accroître la défiance des marchés à son égard.

La Grèce doit faire face à un renchérissement spectaculaire des taux qu’elle doit payer sur les marchés pour emprunter et financer ses énormes déficits.

Les taux d’intérêt des obligations d’Etat grecques à 10 ans ont atteint mercredi un nouveau plus haut historique, à plus de 8%, renforçant encore la probabilité d’un recours au plan d’aide qui a été mis à disposition du pays par la zone euro et du FMI.

Pour emprunter sur les marchés, la Grèce doit désormais payer près de trois fois plus cher que le meilleur élève en zone euro, l’Allemagne, qui verse un peu plus de 3% sur dix ans.

Paradoxalement, la Grèce n’est pas le pays qui a affiché le déficit le plus élevé l’an dernier. C’est l’Irlande qui détient ce record avec 14,3% du PIB, mais la situation est jugée moins grave par les marchés pour ce pays en raison des mesures radicales prises par le gouvernement pour le réduire.

Globalement, la zone euro a vu son déficit public moyen plus que tripler l’an dernier à 6,3% du PIB, contre 2% en 2008.

La situation est similaire pour l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne, avec un chiffre encore plus important, de 6,8% contre 2,3% en 2008.