Ouverture à la concurrence les barrages hydroélectriques français

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ée de la Durance, le 22 août 2000 (Photo : Myriam Chaplain-Riou)

[22/04/2010 14:12:25] PARIS (AFP) Le gouvernement va ouvrir à la concurrence l’exploitation de 51 centrales hydroélectriques, soit 20% du parc français, remettant ainsi en cause la domination d’EDF sur les barrages hexagonaux.

“L’ouverture des appels à candidatures s’échelonnera, selon les concessions, entre 2010 et 2013”, a annoncé le ministère de l’Ecologie et de l’Energie dans un communiqué publié jeudi.

Afin de créer des “ensembles cohérents sur le plan énergétique et environnemental”, l’Etat a décidé de regrouper par vallée ces 51 barrages et ouvrages hydrauliques.

Dix concessions hydrauliques d’une puissance cumulée de 5.300 mégawatts (MW) ont ainsi été créées afin de permettre une meilleure gestion du parc.

Sur les cinq prochaines années, c’est 20% du parc hydroélectrique français (d’une puissance totale de 25.000 MW) qui va être ouvert à la concurrence.

“Les concessions hydroélectriques dans les Alpes (vallée du Drac, chaîne du Beaufortain et station de pompage de Bissorte), les Pyrénées (vallées d’Ossau, du Louron et de la Têt) et le Massif Central (vallées de la Dordogne et de la Truyère) seront attribuées entre 2013 et 2015”, précise le ministère.

Jusqu’à maintenant, les concessions hydroélectriques françaises ont été renouvelées de gré à gré, sans mise en concurrence.

Mais Electricité de France (EDF), qui gère 640 barrages et 447 centrales hydrauliques dans l’Hexagone, a perdu en 2008 le droit de préférence dont il disposait lors du renouvellement des concessions hydrauliques.

Environ 80% des barrages français sont exploités par EDF et 12% par GDF Suez (ex-Gaz de France) via la Société hydroélectrique du midi (Shem) et la Compagnie nationale du Rhône (CNR), le reste étant aux mains de petits exploitants.

Une partie des centrales mises en concurrence par le gouvernement appartiennent à la Shem.

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à Allemont, le 11 mai 2007 (Photo : Jean-Pierre Clatot)

Les producteurs d’électricité étrangers ont déjà fait part de leur appétit pour les barrages tricolores.

L’autrichien Verbund (actionnaire du français Poweo), le canadien Hydro-Québec ou le norvégien Statkraft se sont déjà mis sur les rangs, tandis que GDF Suez espère rafler quelques concessions à son concurrent français EDF.

Dès jeudi, le suisse Alpiq a publié un communiqué pour annoncer qu’il était lui aussi candidat au renouvellement des concessions en France.

“Alpiq est en mesure de répondre pleinement aux exigences de gestion durable des installations hydroélectriques concernées”, assure le groupe d’électricité.

Selon les termes d’un décret de septembre 2008, l?Etat choisira la meilleure offre sur la base de 3 critères: énergétique, environnemental et économique.

L’objectif est notamment de pousser les candidats à proposer des investissements de modernisation des installations existantes pour qu’elles produisent davantage.

La procédure de renouvellement des concessions s’étalera sur une durée totale de cinq ans.

Les premiers appels d’offres seront lancés fin 2010 et les derniers barrages attribués fin 2015.