Le G20 Finances réuni ce vendredi à Washington pour taxer et réguler la finance

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à Saint-Andrews en Ecosse. (Photo : Derek Blair)

[23/04/2010 08:03:29] WASHINGTON (AFP) Les ministres des Finances et banquiers centraux des pays riches et émergents du G20 se réunissent vendredi à Washington pour discuter des projets de taxation et de régulation du secteur financier.

La réunion, au siège du Fonds monétaire international, devait s’ouvrir à 09H30 (13H30 GMT).

Les grands argentiers de ces puissances économiques feront le point sur la conjoncture économique, avant les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Mais l’essentiel de la discussion tournera autour de la finance, le secteur à l’origine de la crise économique dont sort seulement le monde, plus ou moins rapidement selon les régions.

Le FMI a remis aux gouvernements son rapport sur le projet de taxation sur la finance.

Selon une version publiée par la BBC, il proposerait deux taxes, l’une s’appliquant à chaque institution financière en fonction de ses actifs, et en particulier des éléments risqués, et l’autre sur les profits et rémunérations.

“Notre conviction est que le système fiscal peut contribuer à réduire la probabilité de futures crises, en plus de la régulation bien entendu”, a expliqué jeudi le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn.

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énéral du Dominique Strauss-Kahn le 4 avril 2010 à Amman (Photo : Khalil Mazraawi)

Le FMI a de nombreuses fois insisté auprès du G20 pour que cette taxation soit coordonnée, afin d’éviter que les banques puissent l’éviter en choisissant de s’implanter dans un pays plutôt qu’un autre.

Autre élément sur lequel le Fonds réclame une harmonisation, les réformes de la régulation financière. “Il y a de nombreux domaines, concernant les agences de notation, les transactions de gré à gré, les fonds spéculatifs, d’autres problèmes, où ce qui est déjà annoncé, sinon mis en oeuvre, par les États-Unis, les Européens, les Japonais ou d’autres, est tout simplement incohérent”, avertissait M. Strauss-Kahn jeudi.

Sur ces deux sujets, le consensus n’est pas acquis.

Le Canada, qui cette année préside le G7 et copréside avec la Corée du Sud le G20, a fait savoir qu’il n’avait pas le sentiment de devoir révolutionner son système de régulation, et qu’il s’opposerait à l’idée des taxes.

“Le Canada ne suivra pas le chemin de la régulation excessive, arbitraire ou punitive de son secteur financier”, a dit mercredi le ministre des Finances Jim Flaherty. Et selon lui, le système financier canadien “ne doit pas supporter les coûts du sauvetage d’institutions financières dans d’autres pays”.

Entre Européens et Américains, apparemment unis sur l’idée de davantage surveiller et taxer les banques, des divergences sont apparues sur certaines mesures de régulation.

Les Européens sentent leurs banques menacées par le projet de réforme discuté au Sénat des États-Unis, qui toucherait les filiales présentes à Wall Street.

Washington craint de son côté que les projets pour encadrer l’activité des fonds spéculatifs dans l’Union européenne empêche les fonds américains d’accéder aux marchés du Vieux Continent.

Le G20 regroupe les pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) et d’autres économies parmi les plus grandes du monde (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie) ainsi que l’Union européenne.

Un sommet de ses chefs d’État et de gouvernement est prévu en juin à Toronto (Canada).