La réunion annuelle du FMI dominée par l’appel au secours de la Grèce

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à Washington (Photo : Mark Wilson)

[24/04/2010 10:36:43] WASHINGTON (AFP) L’appel de la Grèce à une aide d’urgence de 45 milliards d’euros pour la sauver de la faillite dominait le début des discussions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) samedi à Washington.

Ces réunions, auxquelles participent les 186 Etats membres du FMI, permettent de faire le point sur les défis posés à l’économie et à la finance mondiales. Vendredi, la Grèce, accablée par une dette record, s’est résolue à lancer un appel au secours à l’Union européenne et au FMI.

Le recours au FMI, aux côtés des Européens, “n’est pas une disgrâce”, a affirmé la ministre française de l’Economie Christine Lagarde, présente à Washington. “Il ne faut pas avoir des pudeurs de jeune fille”, a ajouté la ministre qui était interrogée sur les réticences exprimées par le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet fin mars.

Ce dernier avait alors accueilli comme une très mauvaise nouvelle l’implication du FMI dans la crise grecque, si elle devait contribuer à déresponsabiliser les pays européens.

Les pays de la zone euro ont promis une aide de 30 milliards d’euros dès la première année d’un programme d’aide qui court sur trois ans. Le FMI contribuera également, à hauteur de 15 milliards d’euros.

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étaire au Trésoir Tim Geithner lors du G20 le 23 avril 2010 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

Dans un souci d’éviter tout délai qui risquerait d’affoler de nouveau les marchés, le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn s’est engagé à répondre “rapidement” à la demande de la Grèce. Il doit s’entretenir dimanche avec le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou.

Selon les autorités européennes, la décision de verser les prêts en faveur de la Grèce sera “basée sur le programme qui est préparé en ce moment (à Athènes) par la Commission, la BCE et le FMI avec les autorités grecques”. Ce programme d’économies sera prêt “début mai”, a dit le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn qui s’exprimait en marge des réunions de Washington.

Interrogé sur le risque de contagion de la crise grecque à d’autres pays européens, dont l’Espagne, M. Trichet a rappelé que tous les pays européens avaient “beaucoup de travail à faire” au niveau de leurs finances publiques, mais que “bien sûr, l’Espagne n’est pas la Grèce”.

“Je suis très heureux de coopérer avec le FMI, dont j’ai toujours apprécié l’expertise”, a-t-il déclaré.

Vendredi, c’est l’épineuse question d’une éventuelle taxation du secteur financier qui avait été au centre d’une réunion des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G20 (pays riches et émergents).

Américains et Européens n’ont pas convaincu tous les participants de la nécessité d’une telle taxation pour compenser le coût du sauvetage des banques à l’origine de la crise économique mondiale. “Certains se sont prononcés en faveur, d’autres clairement contre”, a souligné le ministre canadien Jim Flaherty, qui s’était publiquement déclaré contre cette taxation. Il a reçu le soutien du Brésil.

Le communiqué du G20 a demandé au FMI de poursuivre son travail sur la question en vue d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement prévu à Toronto (Canada) en juin.

Les ministres des Finances du G20 ont réaffirmé leur objectif d’une croissance équilibrée et se sont engagés à élaborer chacun une stratégie de sortie “crédible”.