à Washington (Photo : Mandel Ngan) |
[25/04/2010 07:54:29] WASHINGTON (AFP) Les 186 États membres de la Banque mondiale sont réunis dimanche à Washington pour discuter d’un accroissement des moyens financiers de cette institution d’aide au développement, l’occasion de revoir la répartition des pouvoirs entre pays.
L’assemblée semestrielle de ces Etats membres, le Comité de développement, doit se réunir à partir de 9H45 (13H45 GMT) avec à l’ordre du jour une augmentation de capital pour la Banque, la première en plus de vingt ans.
“Les actionnaires sont confrontés à une décision pour savoir s’ils veulent renforcer le Groupe Banque mondiale, ou lui permettre de décliner en termes d’influence, perdant une institution multilatérale efficace et la laissant mal équipée en ressources pour faire face à ce qui arrivera ensuite”, affirmait le président de l’institution, Robert Zoellick, dans un discours au début du mois.
Il ajoutait jeudi qu’il souhaitait un accord sur des “apports de 3,5 milliards de dollars au titre d’une augmentation générale du capital, et d’environ 1,5 milliard de dollars dans une augmentation sélective du capital liée au changement de la répartition des parts”.
L’augmentation de capital répond logiquement à la hausse des engagements de la Banque mondiale (prêts, subventions, investissements dans le secteur financier, et garanties pour aider des projets privés), qui ont dépassé ce mois-ci les 100 milliards de dollars depuis juillet 2008.
Le fait que M. Zoellick avance ce total de cinq milliards de dollars a montré que le principe était acquis sur la somme. Il est soutenu par les plus grands actionnaires, Etats-Unis en tête. Chaque pays aura ensuite plusieurs années pour verser sa contribution, en fonction du calendrier retenu.
La Banque mondiale doit en profiter pour rééquilibrer les droits de vote au profit des pays émergents.
Les pays riches et émergents du G20 avaient proclamé le principe, lors d’un sommet à Pittsburgh (Etats-Unis) en septembre, d'”une hausse d’au moins 3% des droits de vote pour les pays en développement et en transition, au profit des pays sous-représentés”.
Le mois suivant, les 186 Etats membres réunis à Istanbul reprenaient cet objectif à leur compte.
Dimanche, les pays ou groupes de pays prêts à réduire leurs droits de vote pourraient venir avec des contributions concrètes à l’effort collectif pour arriver à cette barre des 3%. Les Européens sont les premiers concernés.
L’institution soeur, le Fonds monétaire international, s’était mise d’accord en 2008 sur une réforme du même type, qui attend toujours sa ratification par un nombre suffisant de parlements nationaux. Comme au FMI, le principal gagnant de la redistribution doit être la Chine, grâce à sa croissance économique spectaculaire des dernières années.
Des organisations non gouvernementales ont déjà critiqué l’incapacité de la Banque mondiale à donner plus de voix à ses Etats membres les plus pauvres, ceux qui comptent le plus sur son aide, mais aussi les moins bien représentés.
“La Banque parle d’un nouvel ordre mondial où les pays pauvres sont égaux avec les riches, mais elle ne peut même pas obtenir un accord sur un ensemble de réformes convenable au sein de son propre conseil d’administration”, a estimé Oxfam.