Wolfgang Sch?uble : l’Allemagne pourrait dire non à une aide à la Grèce

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à Berlin (Photo : David Gannon)

[25/04/2010 11:06:16] BERLIN (AFP) L’Allemagne pourrait dire non à la demande d’aide de la Grèce si Athènes ne met pas en oeuvre dans les prochaines années une “stricte politique de rigueur”, affirme le ministre allemand des Finances au journal dominical Bild am Sonntag.

“Le fait que ni l’UE, ni le gouvernement (allemand) n’aient pris une décision pour l’instant, signifie qu’elle pourra être positive ou négative” en fonction des mesures que prendra Athènes, déclare Wolfgang Schäuble.

Cette décision “dépend seulement de savoir si la Grèce poursuivra dans les prochaines années la stricte politique de rigueur qu’elle a adoptée à présent”, souligne-t-il.

“Nous avons besoin de temps pour examiner la demande” de la Grèce, ajoute le ministre, qui précise que “le gouvernement (allemand) ne prendra une décision qu’après l’approbation du Conseil de l’UE”.

“Mais nous prenons bien entendu nos dispositions. J’ai donc convoqué demain (lundi) matin les représentants des groupes parlementaires” à ce sujet pour leur demander de déclencher “une procédure législative accélérée”, ajoute-t-il.

En France, où le Parlement français débattra le 3 mai du plan d’aide à la Grèce, la ministre de l’Economie Christine Lagarde estime elle aussi qu’il “faudra des mécanismes de contrôle pour que l’on soit certain de ne pas tomber dans un puits sans fonds”, dans une interview au Journal du Dimanche.

La Grèce, accablée par une dette record, s’est résolue vendredi à demander à l’UE et au FMI de lui prêter d’urgence 45 milliards d’euros.

Le volet européen prévoit des crédits bilatéraux de l’ordre de 30 milliards d’euros cette année. L’Allemagne, plus gros contributeur, devrait s’acquitter d’environ 8,4 milliards d’euros, sous forme d’un crédit accordé par la banque publique KfW et garanti par l’Etat fédéral. Cette aide publique doit être approuvée par le Bundestag.

Vendredi, la chancelière Angela Merkel avait posé ses conditions à une aide à la Grèce, activée seulement si “la stabilité de l’euro dans son ensemble” est menacée et si Athènes présente “un programme d’économies crédible”.