Crise grecque : Athènes et le FMI veulent aller vite mais Berlin tempère

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énéral du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn (G) et le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou, le 25 avril 2010 à Washington (Photo : Michael Spilotro)

[25/04/2010 17:29:16] WASHINGTON (AFP) Le FMI et la Grèce voulaient aller vite dimanche pour mettre un terme à la crise budgétaire dans laquelle est plongé le pays, mais leur volonté et celle de plusieurs pays européens se heurtaient toujours à l’intransigeance de l’Allemagne.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn et le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou se sont dits tous deux confiants sur l’issue des négociations actuellement en cours entre la Grèce, la Commission européenne et le FMI.

“Le FMI, les partenaires européens, et tout le monde impliqué dans l’effort de financement reconnaît la nécessité d’aller vite”, a déclaré M. Strauss-Kahn à l’issue d’une rencontre avec M. Papaconstantinou dimanche en marge des réunions de printemps du Fonds et de la Banque mondiale.

“Je suis convaincu que nous conclurons les discussions à temps pour satisfaire les besoins de la Grèce”, a souligné le numéro un du FMI dans un communiqué.

Le ministre grec des Finances n’a pas dit autre chose en se disant convaincu que l’aide financière promise par les Européens et le FMI serait prête “pour le mois de mai”.

La Grèce doit faire face le 19 mai à une échéance cruciale de quelque 8,5 milliards d’euros. Ce calendrier, conjugué à la fièvre qui ne cesse de grimper sur les marchés, a contraint Athènes vendredi à demander que l’aide promise par ses partenaires de la zone euro se concrétise.

Des négociations sur les conditions assorties à cette aide s’étaient ouvertes dès mercredi. L’appel à l’aide de la Grèce n’a toutefois pas entièrement convaincu les marchés, a reconnu M. Papaconstantinou. Ce dernier a toutefois assuré que les spéculateurs qui parient sur l’incapacité du pays à honorer sa dette y “laisseront leurs chemises”.

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à Berlin (Photo : David Gannon)

Le “mécanisme de soutien sera prêt pour le mois de mai, personne en Europe ou en dehors n’a une autre opinion”, a-t-il affirmé.

L’Allemagne a pourtant clairement indiqué dimanche qu’elle pouvait encore dire non, si Athènes ne met pas en oeuvre une “stricte politique de rigueur”.

“Le fait que ni l’UE, ni le gouvernement (allemand) n’aient pris une décision pour l’instant, signifie qu’elle pourra être positive ou négative”, en fonction des mesures que prendra Athènes, affirmait le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble au journal dominical Bild am Sonntag.

La Commission européenne lui donné raison en indiquant par la voix du porte-parole d’Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques, que “chaque Etat membre a le pouvoir de dire non”. Être “solidaires” entre pays de la zone euro “ne veut pas dire qu’il faille être complaisant”, a estimé de son côté la ministre française de l’Economie Christine Lagarde, dans une interview au Journal du Dimanche.

M. Papaconstantinou a tenté de rassurer ses partenaires, Berlin en tête, en soulignant que ces mesures d’austérité réclamées donnaient déjà des résultats. “Le budget est sur la bonne voie, il est même en avance sur l’agenda”, a-t-il affirmé. Le ministre grec s’est également dit convaincu qu’une fois les négociations en cours terminées sur un programme d’économies à réaliser par la Grèce, “tous les pays de la zone euro y souscriront”, y compris l’Allemagne.

Pourtant, Athènes continue à avoir du mal à convaincre, et l’hypothèse d’une exclusion de la Grèce de la zone euro est évoquée en Allemagne.

“La Grèce est et sera pour toujours un pays de la zone euro et un membre de l’Union européenne”, a indiqué à ce sujet le ministre grec. Il a par ailleurs une nouvelle fois exclu que son pays restructure sa dette publique, autre hypothèse régulièrement avancée par les marchés.

L’Allemagne a également réclamé du temps pour conclure les négociations en cours entre Athènes, Bruxelles et le FMI, à contre-courant de l’opinion affichée par M. Strauss-Kahn mais aussi par les Etats-Unis et plusieurs pays européens. Samedi, le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a lui aussi encouragé Grecs, Européens et FMI à “agir vite”.