USA : vote test au Sénat pour la réforme de Wall Street, priorité d’Obama

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érateurs financiers travaillent sur le parquet du New York Stock Exchange alors que CNN diffuse une allocution du président Barack Obama à propos de sa réforme de la bourse américaine le 22 avril 2010 (Photo : Chris Hondros)

[26/04/2010 15:39:42] WASHINGTON (AFP) La réforme de Wall Street, priorité numéro un du président Barack Obama, passe un premier test crucial lundi au Sénat américain alors que les hauts dirigeants de la banque Goldman Sachs sont attendus mardi au Congrès pour s’expliquer sur leurs écarts présumés.

La majorité démocrate qui dispose de 59 voix sur 100 au Sénat — soit une de moins que la majorité nécessaire pour éviter une obstruction de l’opposition (“flibuste”) — a décidé de passer à l’action lundi en programmant un premier vote sur l’ouverture ou non du débat sur le projet de loi en séance plénière.

Le vote est prévu à partir de 17H00 (21H00 GMT), mais les ténors républicains, qui reconnaissent que des progrès ont été effectués dans les négociations entre les deux partis, ont annoncé qu’ils étaient prêts à bloquer le texte. “Aurons-nous un projet de loi (lundi)? J’en doute”, a déclaré le sénateur Richard Shelby à la télévision.

Face au risque de paralysie d’un projet de loi destiné à empêcher une réédition de la crise financière de l’automne 2008, les démocrates ont réagi lundi en plaçant les républicains devant un choix délicat.

“Les républicains doivent faire un choix important: vont-ils se placer aux côtés des Américains et nous rejoindre pour rendre Wall Street redevable de sa conduite risquée qui a coûté 8 millions d’emplois (…)? Ou bien vont-ils suivre les ordres qu’ils ont reçus lors de rencontres secrètes à huis clos avec des patrons de Wall Street?”, lit-on dans un communiqué de la direction démocrate.

A bientôt six mois des élections législatives de mi-mandat, les discussions sur le sort de Wall Street s’intensifient, alors que selon un sondage Washington Post/ABC publié lundi, l’opinion américaine soutient à 65% contre 31% un renforcement du contôle du système financier.

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ésident Barack Obama sur sa réforme des marchés financiers est diffusée en direct à la bourse de New-York le 22 avril 2010 (Photo : Chris Hondros)

Mardi, une commission sénatoriale devrait apporter de l’eau au moulin des partisans d’une réforme rapide. Les plus hauts dirigeants de Goldman Sachs, dont le PDG Lloyd Blankfein et son directeur financier David Viniar, témoigneront devant la commission permanente des enquêtes aux côtés de Fabrice Tourre, un Français au centre de la plainte des autorités boursières américaines contre la banque d’affaires.

Samedi, la commission a publié des échanges de messages électroniques impliquant certains des plus hauts dirigeants de Goldman Sachs et montrant que cette banque avait pu empocher des dizaines de millions de dollars grâce à la baisse du marché des crédits immobiliers à risque, ce dont la banque se défend.

Le président Obama avait plaidé jeudi en faveur de la réforme en soulignant que sans action de la part du Congrès, les Etats-Unis seraient condamnés à une nouvelle crise. “Il est essentiel que nous tirions les leçons de cette crise, pour que nous ne nous condamnions pas à la répéter”, avait déclaré M. Obama dans un discours prononcé à New York, la capitale financière américaine.

Si les élus votent lundi en faveur de l’ouverture des débats, ceux-ci devraient durer deux semaines.

Les républicains s’opposent notamment à la mise en place d’un fonds de 50 milliards de dollars “prépayé” par les banques pour faire face à d’éventuelles difficultés.

Le projet de loi prévoit la création d’un organisme de protection du consommateur financier au sein de la banque centrale (Fed). Il propose une meilleure supervision de l’immense marché des produits dérivés. Les auteurs du texte entendent également mettre fin aux sauvetages des grandes institutions financières en difficulté aux frais des contribuables.