La déroute grecque et le risque de contagion affolent les marchés

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ène, le 7 avril 2010. (Photo : Louisa Gouliamaki)

[27/04/2010 16:19:39] PARIS (AFP) Les Bourses européennes ont plongé mardi et l’euro poursuivait sa chute face au dollar, victimes de la dégradation des notes financières grecque et portugaise et des craintes sur un risque de contagion de la crise grecque à d’autres pays de la zone euro.

Les Bourses européennes ont clôturé en fort repli dans des marchés très inquiets d’un risque de contagion des problèmes grecs à d’autres pays européens fragiles, notamment ceux que l’on surnomme les “PIGS”.

L’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé de trois crans la note de la Grèce, de “BBB+” à “BB+”, la reléguant dans la catégorie des investissements spéculatifs.

L’agence a également abaissé la note souveraine du Portugal de deux crans, à “A-” contre “A+”, craignant pour la situation budgétaire du pays.

La Bourse de Madrid et de Lisbonne ont chuté respectivement 4,19% et 5,36%, dans le sillage de la Bourse d’Athènes qui a perdu de 6% mardi, sa plus forte baisse depuis octobre.

L’Irlande également dans l’oeil du cyclone par la taille de son déficit, a vu son indice se replier de 3,70%.

En Allemagne, le Dax a cédé 2,73%, le Footsie à Londres 2,61% alors qu’à Paris, le CAC 40 a clôturé en baisse de 3,82%, soit sa pire séance en 2010.

La Bourse de Bruxelles a plongé de 3,34% et Milan de 3,28%.

La Bourse de New York est partie en nette baisse mardi en fin de matinée après l’annonce de l’abaissement de la dette du Portugal: le Dow Jones perdait 1,14% et le Nasdaq 1,37% vers 15H35 GMT.

Vers 17H50 (15H50 GMT), les taux grecs à 10 ans restaient très élevés, autour de 9,7% et ceux du Portugal s’inscrivaient à plus de 5,5% tandis que ceux de l’Irlande s’inscrivaient au-dessus des 5%.

Sur le marché obligataire, les investisseurs se sont rués en fin d’après-midi sur les actifs jugés les plus sûrs, comme le Bund allemand à 10 ans qui s’est fortement détendu passant sous le seuil des 3% mardi vers 16H00 GMT.

“Le niveau élevé des taux longs grecs, malgré les promesses d’Athènes pour réduire son déficit et le plan d’aide financier, signifie clairement que le marché anticipe soit un défaut de paiement ou une restructuration de la dette grecque, soit une sortie de la zone euro”, a estimé René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.

La Grèce “ne peut pas” emprunter sur les marchés à ces taux et a besoin de l’argent de l’UE et du FMI d’ici le 19 mai, a affirmé mardi le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou.

Preuve supplémentaire que les marchés tablent sur un défaut de paiement de la Grèce, les taux grecs à 2 ans sont montés à 15% mardi après-midi alors qu’ils évoluaient à 4,5% il y a tout juste un mois.

Les taux italiens à deux ans sont passés de 1,499% lundi soir à 1,699% mardi vers 17H50 (15H50 GMT).

Par ailleurs, les CDS (Credit default swaps, ndlr) de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne ont atteint mardi leur plus haut niveau historique.

Les CDS de la Grèce ont atteint 764 points de base, autrement dit le coût pour assurer 10 millions de dollars de dette grecque jusqu’en 2015 est de 764.000 dollars par an, sur les cinq années à venir. Les CDS portugais ont eux grimpé à 388 points de base et ceux de l’Espagne à 204 points de base.

Pour sa part, l’euro poursuivait sa baisse face au dollar, dans un marché prudent. Vers 15H50 GMT (17H50 à Paris), il valait 1,3246 dollar contre 1,3378 dollar lundi vers 21H00 GMT.

Les prix du pétrole se repliaient à l’ouverture du marché mardi à New York, sous la pression des inquiétudes sur la Grèce et d’une offre abondante aux Etats-Unis.

Vers 13H05 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en juin s’échangeait à 83,20 dollars, en recul de 1,00 dollar par rapport à vendredi.