La menace d’un défaut de la Grèce pousse l’UE à organiser un sommet

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éen à Strasbourg (Photo : Georges Gobet)

[28/04/2010 09:10:43] ATHENES (AFP) Face à la menace d’un défaut de paiement de la Grèce qui ébranle la zone euro, les dirigeants de l’Union européenne ont convoqué un sommet autour du 10 mai afin de débloquer l’aide tant attendue par des marchés affolés.

Au lendemain d’un mardi noir pour la zone euro, qui a vu les Bourses européennes décrocher et la monnaie unique chuter à son plus bas niveau depuis un an, le président de l’UE Herman Van Rompuy a convoqué un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Eurogroupe “autour du 10 mai”.

La pression s’est accentuée sur l’Union européenne après la dégradation brutale, par l’agence de notation Standard and Poor’s, de la note de la dette de la Grèce, à BB+, la déclassant désormais au rang d’obligation “pourrie”.

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éficit public et de la dette de la Grèce depuis 2006 (Photo : AFP/Infographie)

C’est la première fois qu’un pays de la zone euro se voit relégué dans la catégorie des investissements dits “spéculatifs” (junk bonds), qui présentent un risque de non-remboursement.

Sans surprise, les taux des obligations grecques à 10 ans ont continué leur envolée mercredi, dépassant même le seuil de 10%, une première pour un pays de la zone euro.

Le gouvernement grec avait insisté mardi sur le fait que la Grèce devait rembourser le 19 mai un emprunt de 9 milliards d’euros, et qu’elle ne pouvait pas, au vu des conditions actuelles, se tourner vers les marchés.

Son appel semble avoir été entendu et la presse grecque saluait mercredi le “réveil de l’Europe”, poussée à réagir par la peur d’un “effet domino” de la crise qui secoue le pays. “L’Europe était depuis des semaines indifférente face à la crise, et une grande part de responsabilité en revient au gouvernement allemand et à la chancelière Angela Merkel elle-même”, soulignait Ta Nea (progouvernemental).

L’Allemagne, réticente à aider la Grèce à l’approche d’élections régionales le 9 mai qui s’annoncent risquées pour la coalition au pouvoir, semblait pourtant dans de meilleures dispositions. Le gouvernement “ne laisser(a) pas tomber la Grèce”, a assuré le ministre allemand des Finances.

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économie portugaise

Mais un économiste allemand influent, Hans-Werner Sinn, a mis en garde contre le risque qu’Athènes ne rembourse jamais les 8,5 milliards que Berlin entend débloquer.

Le plan européen semble toutefois sur les rails. M. Rompuy a précisé que les dirigeants européens fonderaient leur décision sur “un rapport, qui sera finalisé dans les prochains jours”. Ils s’étaient entendus le 11 avril pour fournir à la Grèce, qui ploie sous une dette de près de 300 milliards d’euros, des prêts bilatéraux d’un montant de 30 milliards d’euros, le FMI apportant de son côté 15 milliards.

Le Fonds monétaire international envisagerait de débloquer 10 milliards d’euros supplémentaires à la Grèce, selon le Financial Times.

M. Van Rompuy a confirmé que les négociations conduites par des experts de la BCE, de l’UE et du FMI à Athènes étaient “sur la bonne voie” et assuré qu’il n’était “pas question de restructurer la dette”.

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ésident de la Banque centrale européenne (BCE), Jean Claude Trichet, le 24 avril 2010 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

Mardi soir, le président de la BCE, Jean Claude Trichet, a aussi souligné qu’il était “hors de question” que la Grèce ou un autre pays de la zone euro fasse défaut sur ses emprunts, après la dégradation de la note du Portugal par SP.

La monnaie unique européenne, qui a chuté mardi à son plus bas niveau depuis un an face au billet vert, restait sous pression mercredi, sous le seuil de 1,32 dollar.

Après une journée noire mardi, les marchés financiers étaient toujours plombés mercredi par les craintes d’un défaut de paiement de la Grèce. Mercredi, les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse, dans le sillage de Wall Street et des marchés asiatiques.

Invoquant ces “conditions exceptionnelles”, le gendarme de la Bourse grecque a interdit la vente à découvert sur toutes les valeurs pour deux mois, au lendemain de la plus forte baisse de la Bourse depuis octobre (-6%).