Caterpillar : des syndicats du monde entier jettent les bases d’une union

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ésentants syndicaux de Caterpillar, venus du monde entier, devant l’usine française du groupe à Echirolles (Isère), le 29 avril 2010 (Photo : Jean-Pierre Clatot)

[29/04/2010 14:34:10] ECHIROLLES (Isère) (AFP) Plusieurs syndicats internationaux du constructeur d’engins de chantier Caterpillar ont jeté les bases, jeudi en Isère, d’une coopération syndicale mondiale destinée à mieux défendre les salariés face à leur direction américaine, plus d’un an après une restructuration drastique au sein de l’entreprise.

Sous l’égide de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), cette rencontre qui s’est déroulée à Echirolles, près du siège français de Caterpillar, réunissait pour la première fois près de 70 syndicalistes américains, européens et japonais du groupe.

Après deux jours de discussion, ils sont convenus de mettre en place un “réseau syndical” mondial pour favoriser “l’échange d’informations sur les différents pays”, “promouvoir les droits des salariés” et “développer des actions conjointes”, selon un communiqué final.

Cette rencontre intervenait plus d’un an après la suppression de 19.000 emplois dans le monde en raison de la crise. Caterpillar, numéro un mondial de son secteur, présent dans 50 pays, a depuis redressé la barre et embauché 1.500 employés.

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ésentants syndicaux de Caterpillar, venus du monde entier, tiennent une conférence de presse à Echirolles, le 29 avril 2010. (Photo : Jean-Pierre Clatot)

La restructuration “nous a fait tous prendre conscience que nous ne défendions pas nos salariés de façon satisfaisante en étant privé de la force d’une étroite coopération syndicale au niveau international”, a expliqué à l’AFP Robert King, vice-président du syndicat américain, UAW (gauche).

Une solidarité pourtant cruciale au sein de Caterpillar, dont l’ensemble des délégués, à l’exception des Japonais, ont dénoncé la politique “anti-syndicale”.

“C’est un bras de fer. Plus nous sommes fort mondialement, meilleures sont nos chances de pouvoir négocier avec la direction”, a souligné un représentant américain, Carl Gallman.

Certains délégués belges ont également regretté de ne pas avoir pu soutenir davantage leurs collègues français, lors du conflit social marqué en 2009 par la séquestration de quatre cadres.

Cette rencontre a par ailleurs mis en relief les différences de culture et de législation qui ne facilitent pas une union syndicale, les Japonais privilégiant la négociation avec leur direction plutôt que l’action radicale défendue par certains Européens.

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ésentants syndicaux américains de Caterpillar, le 28 avril 2010 à Echirolles (Isère). (Photo : Jean Pierre Clatot)

“Malgré nos différences, on est capable d’agir dans plusieurs pays en même temps de façon différente, les Français pouvant faire grève, les Allemands de l’information syndicale”, a estimé Christian Pilichowski de la Fédération des travailleurs de la métallurgie (FTM-CGT).

Les participants ont également décidé de renforcer leurs liens avec les représentants de sites qui n’étaient pas présents, notamment ceux des pays émergents, Chine et Inde, où le marché du BTP est en pleine croissance.

“Nous ne sommes qu’au début de la création d’un réseau international. On peut imaginer une prochaine réunion en Inde pour permettre aux Indiens d’être présents”, a souligné M. Pilichowski.

De son côté, la direction de Caterpillar, qui a refusé aux délégués une visite du site français, n’a pas souhaité s’exprimer, soulignant n’avoir “pas été “associée à cette manifestation imposée par les partenaires sociaux”.

Depuis 15 ans, la FIOM, qui représente 25 millions de métallurgistes, a mis en place une dizaine de réseaux de ce type “pour faire contrepoids aux entreprises transnationales”.