Poutine propose une fusion des groupes russe Gazprom et ukrainien Naftogaz

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à Sochi, le 30 avril 2010 (Photo : Alexey Druzhinin)

[30/04/2010 14:35:12] MOSCOU (AFP) Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a proposé vendredi de “fusionner” les groupes gaziers publics russe Gazprom et ukrainien Naftogaz, à l’issue d’une rencontre avec son homologue ukrainien Mykola Azarov, ont rapporté les agences russes.

“Nous avons parlé de l’intégration dans le domaine nucléaire. On peut faire la même chose dans le domaine du gaz. Je propose de fusionner Gazprom et Naftogaz”, a-t-il déclaré à Sotchi, au bord de la mer Noire.

Mardi, M. Poutine avait proposé à l’Ukraine d’unir à terme les importantes industries nucléaires civiles des deux pays, quelques jours seulement après la conclusion d’un accord controversé pour le maintien d’une base militaire russe en Crimée.

Cette proposition surprise intervient dans un contexte de spectaculaire réchauffement diplomatique des relations russo-ukrainiennes depuis l’arrivée au pouvoir du président Viktor Ianoukovitch, jugé pro-russe, après le règne de son prédécesseur farouchement pro-occidental Viktor Iouchtchenko.

“Nous sommes prêts à examiner la possibilité d’un échange d’actifs: de fait la question porte sur une fusion des deux entreprises”, a pour sa part déclaré le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, également présent à Sotchi. La question sera abordée “après les fêtes de mai”, a-t-il ajouté.

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été russe Gazprom, le 01 juillet 2006 (Photo : Alexander Nemenov)

De loin le premier producteur et exportateur mondial de gaz, Gazprom, monopole gazier russe est contrôlé par l’Etat russe, qui a porté en juin 2005 sa participation dans son capital à 50,002%.

Ses relations avec son homologue ukrainien Naftogaz ont connu de vives tensions ces dernières années. Le paroxysme avait été atteint en janvier 2009 lorsqu’une grave crise russo-ukrainienne avait privé les clients européens de Gazprom de gaz russe pendant deux semaines.

Cette semaine, les Parlements des deux pays ont aussi ratifié un accord controversé sur un maintien de la flotte russe mouillant en mer Noire dans le port de Sébastopol (sud de l’Ukraine). L’accord a été prolongé de 25 ans en échange d’une forte baisse du prix du gaz russe acheté par l’Ukraine.