à Montevideo, le 17 septembre 2009 (Photo : Miguel Rojo) |
[30/04/2010 15:53:22] GENÈVE (AFP) La police et la justice du canton suisse du Jura (nord) ont exprimé vendredi leur inquiétude face à des diatribes virulentes et menaçantes sur internet contre une dizaine de jeunes qui ont torturé et massacré un agneau pendant une soirée très arrosée.
L’incident, qui s’est déroulé voici deux semaines dans la petite ville de Porrentruy a soulevé une vive émotion, a reconnu Florian Dubail, un officier de la police locale.
“Ca nous a interpellés parce qu’on a vraiment eu le sentiment que la population a été choquée par cet acte crétin”, a-t-il dit à l’AFP.
Mais la polémique a pris une nouvelle dimension avec la création la semaine d’un groupe sur Facebook –“agneau massacré : peines maximales”– avec plus de 1.200 membres et sur lequel s’est exprimée sans retenue la haine contre les jeunes coupables de la mort de l’animal.
Dans certains cas, que la presse suisse a qualifié de “lynchage digital”, des menaces évoquent des chambres à gaz, des exécutions par balles ou par lapidation. L’identité de certains jeunes a été révélée, en violation de la loi suisse, même si les noms ont ensuite été retirés.
“Il y’en a qui vont un peu loin dans leurs propos”, a reconnu Florian Dubail.
La police a arrêté une dizaine de jeunes après la mise à mort de l’agneau dans la nuit du 17 au 18 avril, après que la presse locale eut révélé le vol de bouteilles de vins et des détériorations de véhicules à Porrentruy.
L’animal, volé dans une ferme des alentours, a été tué sauvagement et jeté dans un feu de camp.
Mme Geneviève Bugnon, procureur général du canton du Jura, s’est déclarée surprise par certains commentaires “excessifs et abusifs”.
La magistrate a mis en garde les internautes en soulignant qu’ils pourraient être poursuivis, même si aucune plainte n’a pour le moment été enregistrée, selon le policier. “Ils ne sont pas à l’abri” derrière leur écran, a averti Mme Bugnon.