Semaine difficile à la Bourse de Paris perturbée par la Grèce

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ège historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[01/05/2010 06:48:04] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a vécu une semaine mouvementée, passant d’une profonde dépression provoquée par la crise grecque à un optimisme mesuré avant le week-end, grâce à des bons résultats trimestriels et des statistiques encourageantes sur la reprise économique mondiale.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 3,4% (135 points). Il s’est établi à 3.816,99 points vendredi, après deux séances noires, mardi (-3,8%, sa plus forte baisse depuis un an) et mercredi, secoué par les déboires du Portugal, de la Grèce et de l’Espagne.

Vendredi s’est révélée également une séance difficile mais pour des raisons totalement différentes. Le marché a cédé du terrain sous la pression des valeurs liées au pétrole après la décision américaine de ne plus autoriser de nouveaux forages dans le Golfe du Mexique.

Sur le mois d’avril, l’indice parisien a perdu 5,4%, et 3% depuis le début de l’année.

Les inquiétudes liées à la Grèce, les risques de contagion à d’autres pays fragiles de la zone euro et l’incapacité des dirigeants européens à fournir rapidement à Athènes l’aide financière qu’elle réclame, ont fait la Une de l’actualité financière.

Les agences de notation ont amplifié les inquiétudes en dégradant la note du Portugal et de l’Espagne et en qualifiant les obligations grecques de “spéculatives”, c’est-à-dire pourries.

“Les réactions des marchés sont parfois excessives”, a reconnu Frédéric Buzaré, responsable de la gestion action chez Dexia AM, mais “elles ont aussi un aspect vertueux en rappelant aux autorités la nécessité de prendre des mesures rapides et efficaces pour contenir l’explosion insoutenable des dettes publiques de certains Etats”.

“En fait ce que nous avons vu cette semaine est une bataille entre marchés financiers et autorités politiques”, a-t-il ajouté. En clair, le marché dit aux gouvernements: “il faut prendre des mesures décisives pour tuer dans l’oeuf le risque de contagion”, explique M. Buzaré.

A première vue, avec la décision des Européens de débloquer très rapidement l’aide de la Grèce et celle d’Athènes de procéder à des coupes budgétaires plus drastiques que prévu, ils ont obtenu ce qu’ils voulaient. Pas tout à fait, tempère cependant M. Buzaré car il reste de nombreux autres pays européens confrontés à d’importants déficits publics.

“L’incertitude demeure et ce manque de visibilité est de nature à peser sur les marchés encore pendant de longues semaines”, prévoit-il.

Ces doutes sont d’autant plus dommageables que les marchés actions ont tout pour progresser. Ils évoluaient mi avril, avant l’amplification du problème grec, à leur plus haut niveau depuis 18 mois.

“Sans la Grèce, on pourrait acheter les marchés actions quasi les yeux fermés”, note Dexia.

Car, des deux côtés de l’Atlantique les faits sont là: les résultats des entreprises sont largement supérieurs aux attentes, avec un premier trimestre qui s’est révélé souvent meilleur que prévu en terme de ventes et de reconstitution des stocks, des perspectives encourageantes et des statistiques macroéconomiques témoignant de la bonne santé de l’économie.

“Il semble donc que la reprise prenne forme au second trimestre”, notent les analystes de BNP Paribas.

L’annonce d’une croissance américaine pour le premier trimestre en hausse de 3,2% a conforté les investisseurs dans la bonne santé économique des Etats-Unis tout comme les dernières statistiques de la zone euro.

La semaine prochaine sera une nouvelle fois riche en publications avec la poursuite des chiffres trimestriels des grands groupes et avec en point d’orgue vendredi le rapport sur l’emploi américain pour le mois d’avril.