Ecocert, numéro un de la certification bio, une société en pleine expansion

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âtiment de l’entreprise Ecocert installé à l’Isle-Jourdain dans le Gers (Photo : Pascal Pavani)

[02/05/2010 14:26:45] L’ISLE-JOURDAIN (AFP) Ecocert, première entreprise française de certification des produits bio, est en pleine expansion: son activité et ses effectifs progressent de 20% par an, et elle diversifie de plus en plus ses activités, indique son directeur général Philippe Thomazo.

L’entreprise, née en 1991 à l’Isle-Jourdain, dans le Gers, délivre environ 65% des certificats “AB” attestant en France qu’un produit alimentaire est bio (en particulier sans pesticide), selon un cahier des charges très contraignant.

Ecocert compte 18.000 clients “très fidèles” en France, des agriculteurs qui ont fait le parcours du combattant nécessaire pour mériter la certification “AB”, “gage d’une agriculture sans pollution, qui n’épuise plus les sols”, explique M. Thomazo à l’AFP.

Pour conserver leur label, ils paient ensuite environ 500 à 600 euros par inspection (une tous les 18 mois) à Ecocert, qui a réalisé en 2009 un chiffre d’affaires mondial de 22 millions d’euros.

L’entreprise dispose en France d’une centaine d’inspecteurs sur tout le territoire et de 150 certificateurs à son siège gersois, essentiellement des techniciens agricoles ou ingénieurs agronomes.

L’autre moitié de ses 500 salariés est répartie dans 19 pays du monde, certifiant les produits destinés à la France ou participant aux certifications locales.

“Nous avons déjà embauché une trentaine de personnes depuis janvier et visons une centaine en 2010”, se réjouit M. Thomazo, 41 ans.

“Aujourd’hui, l’agriculture bio correspond à une tendance de fond: nous sommes comme une start-up, les pionniers de l’économie de demain, créatrice d’emplois utiles, on pense que cette croissance durera longtemps”, explique le directeur général, ancien des missions humanitaires (Rwanda, Afghanistan) et de Vivendi Universal Games.

Ecocert s’est diversifiée dans la certification de cosmétiques bios et, depuis l’an dernier, dans la certification du bio-équitable, produit dans des conditions économiques et sociales respectueuses des producteurs défavorisés, en particulier dans les pays en voie de développement.

“Nous sommes champions du bio mais avons vu que certains de nos clients voulaient entrer dans une démarche socialement responsable”, explique M. Thomazo.

Ecocert a déjà certifié 250 références bio-équitables et vient d’attribuer ses trois premières certifications Equitable-Ecocert à la coopérative ouvrière Ethiquable, l’un des principaux acteurs français du commerce équitable, elle aussi basée dans le Gers à Fleurance.

Ethiquable, jusqu’ici labellisé à 100% par le label international Max Havelaar pour des produits d’agriculture paysanne pas forcément bio, “a décidé l’été dernier de basculer toute sa gamme de 140 produits vers le bio, et ce sera fait à 80% à la fin 2010” a expliqué à l’AFP son gérant, Rémi Roux, 45 ans.

“La consommation de bio a progressé de 12% l’an dernier, alors que l’équitable seul stagne ; nous avons décidé de travailler pour les 45% de la population qui achète du bio, plus seulement pour les 15% qui consomment équitable”, indique M. Roux, en assurant qu’il “accompagnera vers le bio toutes les coopératives paysannes du tiers-monde avec lesquelles Ethiquable travaille”.

Ecocert comme Ethiquable se réjouissent de l’installation le 22 avril par le gouvernement de la Commission nationale pour le commerce équitable chargée de veiller au respect de “bases communes” dans la certification.