Le feu vert pour le prêt du FMI à la Gèrce attendu dans la semaine, indique Strauss-Kahn

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à Washington (Photo : Michael Spilotro)

[03/05/2010 06:08:17] WASHINGTON (AFP) Le Conseil des gouverneurs du FMI, instance dirigeante de l’institution, devrait approuver un prêt de 30 milliards d’euros sur trois ans à la Grèce “dans la semaine”, a indiqué dimanche son directeur général, Dominique Strauss-Kahn.

“Afin de soutenir les efforts de la Grèce pour remettre son économie sur les rails, les pays membres de la zone euro ont promis un total de 80 milliards d’euros (environ 105 milliards de dollars) sous forme de prêts bilatéraux”, a indiqué le directeur général du Fonds monétaire international dans un communiqué.

“Une mission du FMI, en consultation avec des représentants de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne, a aussi conclu aujourd’hui un accord avec les autorités grecques pour soutenir ce programme avec un prêt en stand-by sur trois ans de 26 milliards de DTS (droits de tirages spéciaux, ndlr), soit environ 30 milliards d’euros ou 40 milliards de dollars”, a indiqué M. Strauss-Kahn. “Nous avons activé les procédures accélérées du Fonds pour l’examen de prêt en stand-by et je pense que cet arrangement sera soumis à l’approbation du Conseil des gouverneurs dans la semaine”, a-t-il ajouté, notant qu’il s’agissait du prêt le plus élevé jamais accordé par le Fonds à un de ses Etats-membres.

Le gouvernement grec a “élaboré un programme ambitieux pour répondre à la crise économique qui frappe le pays”, a souligné M. Strauss-Kahn. “Nous sommes convaincus que ces efforts, ainsi que l’engagement ferme du gouvernement à les appliquer, remettront l’économie (grecque) sur les rails et restaureront la confiance des marchés”, a-t-il noté. Alors que le plan d’aide à la Grèce prévoit une cure d’austérité impliquant de douloureux sacrifices pour la population, notamment les fonctionnaires, M. Strauss-Kahn a assuré qu’il avait été élaboré dans un esprit de justice sociale.

“Il y aura un barème de l’impôt plus progressif pour toutes les sources de revenus, l’évasion fiscale sera davantage réprimée, les poursuites contre les pires contrevenants seront renforcées, et les comptes des personnes les plus riches seront examinés de plus près”, a-t-il assuré.

“En outre, a poursuivi M. Strauss-Kahn, il y aura des protections pour les groupes les plus vulnérables. Les réductions de salaires et de retraites sont largement destinées à exempter ceux qui vivent avec le minimum. Les dépenses sociales seront en outre révisées pour renforcer la sécurité des plus vulnérables”.

Enfin, a-t-il noté, les dépenses militaires de la Grèce seront “nettement réduites” pendant les trois ans du programme de stabilisation.

La Grèce a consenti des “ajustements budgétaire sans précédent”, a reconnu pour sa part le chef de mission du FMI en Grèce, Poul Thomsen.

Le programme sur lequel le gouvernement grec, les responsables de la zone euro et le FMI sont tombés d’accord comptent trois volets : un programme d’austérité, des mesures de stabilisation financière avec notamment la mise sur pied d’un “fonds de stabilité des banques” et enfin des mesures économiques destinées à restaurer la croissance une fois que les finances du pays se seront stabilisées, a expliqué le responsable du FMI.

Dans un communiqué, les grandes banques de plus de 70 pays, réunies au sein de l’Institut de la finance internationale (IIF), ont “salué” dans un communiqué le plan de sauvetage de l’UE et du FMI.

“Cet effort ambitieux d’ajustement va nettement améliorer les perspectives économiques et financières de la Grèce et devraient aider à disperser les incertitudes qui ont perturbé les marchés financiers ces derniers mois”, a indiqué l’IIF présidée par le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann. Considérant que ce plan devrait répondre de manière adéquate aux besoins de la Grèce, les grandes banques mondiales ont donc “accepté de prendre part” à l’effort et “sont prêtes à aider” le gouvernement et les banques grecs.