La BCE prend une mesure inédite pour soulager la Grèce et les banques

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à Francfort (Photo : Martin Oeser)

[03/05/2010 07:28:13] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) La banque centrale européenne a annoncé lundi qu’elle allait accepter les titres de dette grecque en garantie de ses prêts, quelle que soit leur notation financière, une mesure inédite qui devrait soulager la Grèce et les banques de la zone euro.

La BCE a levé “jusqu’à nouvel ordre” toute condition relative à la notation de crédit pour les titres de dette grecs qu’elle accepte en contrepartie de prêts, dits “collatéraux”, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Les collatéraux sont les titres de dette que les banques de la zone euro fournissent à la Banque centrale européenne en échange de leur refinancement.

Cette suspension, une première dans l’histoire de l’institution de Francfort “s’applique à tous les instruments de dette nouveaux ou existants produits ou garantis par le gouvernement grec”, indique-t-elle.

La BCE a pris cette mesure en considération des mesures d’économies décidées par la Grèce “et de la forte résolution du gouvernement grec pour le mettre en oeuvre totalement”.

En janvier, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, avait exclu tout assouplissement de ses règles sur les collatéraux pour aider un pays en particulier. Depuis le début de la crise financière, la banque centrale avait toutefois déjà revu ses règles, mais pour l’ensemble de la zone euro.

La semaine dernière l’agence de notation financière Standard & Poor’s a dégradé la notation de la dette grecque, la ramenant dans la catégorie spéculative, celle des émetteurs d’obligations “pourries”.

La mesure de la BCE permet donc aux banques possédant des obligations grecques de continuer à obtenir du crédit auprès d’elle malgré la dégradation de leur notation financière.

La Grèce a annoncé dimanche une cure d’austérité sans précédent sur trois ans, contrepartie d’une aide internationale massive d’environ 110 milliards d’euros destinée à sauver Athènes de la faillite tout en évitant une contagion de la crise à d’autres pays fragiles de la zone euro.