La France ne perdra pas d’argent en prêtant à la Grèce et devrait même en gagner

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ée à l’issue de la réunion sur le plan d’aide à la Grèce (Photo : Lionel Bonaventure)

[03/05/2010 09:34:54] PARIS (AFP) La France ne perdra pas d’argent en participant au sauvetage financier de la Grèce, à moins que ce pays ne soit pas en mesure d’honorer le remboursement des prêts que les Etats de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) s’apprêtent à lui consentir.

“La France, comme les autres pays de l’Eurogroupe, va prêter à la Grèce, on ne fait pas un don ou une subvention. On prête au taux d’à peu près 5% à taux fixe”, a souligné lundi la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.

La Grèce, qui traverse la pire crise financière de son histoire, ne parvient plus désormais à se financer sur les marchés en émettant des obligations. Et même si elle y arrivait, elle serait contrainte aujourd’hui d’emprunter à un taux supérieur à 12%.

Quant à la France, elle emprunte actuellement au taux de 3,28% sur dix ans, et à moins de 1% sur deux ans.

Cela signifie donc que les prêts consentis à la Grèce dans le cadre du plan d’aide européen ne devraient rien coûter aux contribuables français. Au contraire, la France devrait même au bout du compte empocher quelques centaines de millions d’euros d’intérêts, en raison de l’écart avantageux entre le taux auquel elle emprunte et celui auquel elle prête.

C’est ce que Mme Lagarde qualifie de “rémunération du risque”.

De la même manière, les prêts de l’Etat aux banques françaises menacées par la crise financière internationale lui ont rapporté environ 2 milliards d’euros.

Le plan de soutien budgétaire à la Grèce prévoit un montant total de 110 milliards d’euros sur trois ans: 80 milliards versés par les Etats de la zone euro sous forme de prêts bilatéraux et 30 milliards apportés par le FMI. Pour la seule première année, les prêts se montent à 30 milliards au niveau européen et à 15 milliards pour le FMI.

Chaque Etat de la zone euro participe au prorata de la souscription de sa banque centrale nationale au capital de la Banque centrale européenne (BCE). Pour la France, ce mode de calcul aboutit à une quote-part de 20,97%.

Sur trois ans, les prêts français atteindraient 16,8 milliards d’euros au total.

Pour 2010, la France devrait contribuer à hauteur de 6,3 milliards d’euros, comme le collectif budgétaire (version rectifiée du budget) qui doit être examiné cette semaine par le Parlement le prévoit.

Pour de simples raisons de comptabilité européenne, ces 16,8 milliards ne creuseront pas les déficits publics (Etat, comptes sociaux, collectivités locales) déjà très lourds de la France.