Dassault Aviation : année difficile mais table sur des commandes positives

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à Cuxhaven, le 9 avril 2010. (Photo : Philipp Guelland)

[03/05/2010 13:03:00] GENEVE (AFP) Le patron de l’avionneur français Dassault Aviation a estimé lundi que 2010 serait une nouvelle année difficile pour l’aviation d’affaires, durement affectée par la récession mondiale, mais s’attend néanmoins à un solde positif des commandes.

“Cette année reste difficile. Le premier trimestre est décevant”, a déclaré Charles Edelstenne, lors d’une conférence de presse à la veille de l’ouverture du salon de l’aviation d’affaires à Genève.

“Il est très difficile de prévoir quoi que ce soit. Le marché n’a pas encore redémarré. Personne ne sait combien de temps la crise va durer. Aucun de nos concurrents n’est en mesure de faire la moindre prévision”, a-t-il ajouté.

Les livraisons mondiales de jets d’affaires se sont effondrées de 24,3% entre 2008 et 2009, après une croissance sans précédent pendant cinq ans (+17,2%), selon des estimations du cabinet d’études américain Tealgroup, sous l’effet des plans d’économies des entreprises combinés aux difficultés d’obtenir des crédits.

Charles Edelstenne a toutefois estimé que son groupe, qui produit des Falcon et positionné sur le haut de gamme, résistait plutôt mieux à la crise et se trouvait désormais “sur un plateau” avec un marché de l’occasion ayant tendance à repartir.

Le marché de l’occasion est un indicateur de l’activité. Une reprise de ce segment anticipe généralement une reprise globale de l’aviation d’affaires.

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çais Dassault Aviation, Charles Edelstenne, le 17 mars 2010 à Saint-Cloud. (Photo : Thomas Coex)

Par ailleurs, M. Edelstenne a maintenu ses prévisions de livraisons record de Falcon pour 2010, à savoir 80 contre 77 l’an passé.

En marge de la conférence de presse, il a par ailleurs indiqué qu’il tablait sur un solde positif des commandes bien qu’ayant enregistré une annulation de quatre Falcon au premier trimestre.

A la fin de l’année dernière, le solde des prises de commandes était ressorti en négatif à 1,32 milliard d’euros. Pour les seuls Falcon, sa principale division (71% du chiffre d’affaires en 2009), le solde négatif s’est élevé à 3,85 milliards.

De son côté, le président de l’américain Gulfstream (groupe General Dynamics), Joe Lombardo, a estimé lors d’une conférence de presse séparée que “l’industrie reprenait mais lentement”.

A l’instar de Charles Edelstenne, il a souligné que le marché des jets haut de gamme résistait mieux à la crise et offrait du potentiel de croissance.

“Gulfstream dispose des bons produits pour bénéficier de la reprise de la croissance”, a-t-il expliqué.

M. Lombardo a ainsi relevé que son programme G650 était “sur les rails”. Ce jet haut de gamme ultra rapide est doté d’une grande cabine pouvant transporter huit passagers et capable de relier par exemple Dubai à New York ou Londres à Buenos Aires. “Il doit entrer en service en 2012”, a-t-il rappelé. “Un bon moment”, selon lui.

Dassault Aviation estime détenir 40 à 45% du marché haut de gamme.