Agences de notation : Barnier ouvre la porte à un durcissement des règles

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éen chargé des services financiers Michel Barnier à Madrid le 17 avril 2010 pour une réunion de l’Eurogroupe (Photo : Dominique Faget)

[04/05/2010 12:24:00] BRUXELLES (AFP) Le commissaire européen chargé des services financiers Michel Barnier a ouvert la porte mardi à un nouveau durcissement de la réglementation sur les agences de notation, estimant que les nouvelles règles entrant en vigueur en décembre n’étaient peut-être pas suffisantes.

“Je pense qu’il faudra aller plus loin, notamment pour voir l’impact de ces notations dans l’ensemble des systèmes financiers, voire économiques”, a dit le Français lors d’une audition devant une commission du Parlement européen.

Les Européens ont pris l’an dernier des mesures pour tenter d’encadrer davantage les agences de notation, notamment en les obligeant à s’enregistrer pour exercer dans l’UE et à respecter certaines règles de transparence et de bonne conduite si elles ne veulent pas perdre leur licence.

Ces nouvelles règles entreront en vigueur le 7 décembre, mais les agences peuvent commencer la procédure d’enregistrement à partir du 7 juin.

M. Barnier compte faire “une évaluation très rapide” des nouvelles règles, pour voir si elles sont suffisantes. Lui-même n’en est “pas sûr”, a-t-il reconnu devant les eurodéputés.

Le commissaire a rappelé le pouvoir “considérable” des agences de notation, encore mis en lumière la semaine dernière quand l’une d’entre elle, Standard and Poor’s, a provoqué la panique sur les marchés en reléguant la Grèce parmi les émetteurs d’obligations “pourries”.

M. Barnier s’est dit “surpris de l’aggravation brutale de la note (de la Grèce), du moment où ça s’est produit”.

Les pays de la zone euro s’apprêtaient à ce moment à déclencher un plan d’aide à Athènes.

Pour lui, les agences doivent “noter à partir de la photographie budgétaire et financière, mais aussi regarder les fondamentaux d’un pays” et le “contexte” de leur analyse.

“Ce n’est pas la même chose de noter la Grèce quand elle fait partie de la zone euro et si elle était toute seule dans la nature”, a-t-il souligné.