Zapatero rejette les rumeurs de contagion de la crise grecque à son pays

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ésident du Conseil européen, Herman Van Rompuy et le Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, le 4 mai 2010. (Photo : John Thys)

[04/05/2010 14:39:54] BRUXELLES (AFP) Le Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a rejeté catégoriquement mardi l’idée que son pays puisse être à son tour contraint de faire appel à l’aide internationale, alors que les Bourses européennes ont chuté en raison de craintes de la crise grecque.

“J’ai entendu parler de cette rumeur, et je ne lui accorde aucun crédit”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles, en réaction aux nouvelles spéculations sur les marchés concernant l’Espagne.

“C’est une folie que d’avancer cela”, a-t-il ajouté, parlant d'”une absurdité énorme”, mais s’inquiétant de l’impact de cette rumeur sur les marchés boursiers de son pays et de ses conséquences possibles sur l’économie espagnole.

“Ces rumeurs sont tout à fait intolérables”, a-t-il estimé.

La crise grecque à peine calmée, la crainte d’une contagion au reste de l’Europe, tout particulièrement à l’Espagne, a fait rechuter mardi l’euro et toutes les Bourses européennes.

Des rumeurs selon lesquelles d’autres agences de notation allaient dégrader la note de l’Espagne, après Standard and Poor’s la semaine dernière, et indiquant que Madrid pourrait demander une aide financière colossale au FMI sont à l’origine de ce mouvement.

“Une rumeur est en train de circuler dans les salles de marché selon laquelle l’Espagne aurait besoin de 280 milliards d’euros et pourrait les demander” au Fonds monétaire international, a ainsi expliqué Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities.

“Toute nouvelle spéculation sur la zone euro est sans fondement, irresponsable”, a répondu le chef du gouvernement espagnol.

“Il faut un peu de recul, il faut s’en remettre aux données objectives” à propos de l’Espagne, a-t-il dit. “Il n’y a pas de raison de s’inquiéter”, a-t-il ajouté “car les données économiques (espagnoles) pointent en direction de la croissance” économique dans le pays.

“Je suis confiant dans la force de la solvabilité, des comptes publics de notre pays et dans notre capacité à avoir une reprise économique”, a ajouté M. Zapatero, et “j’ai la même confiance dans le Portugal”.

“L’Espagne a une dette de 20 points inférieure à la moyenne européenne par rapport à son PIB”, a-t-il encore argumenté.

“Il n’y a pas de fondement” aux craintes actuelles sur les marchés financiers, a assuré le chef du gouvernement espagnol.

“J’ai déjà dit que le problème fondamental de l’économie espagnole c’est le taux de chômage élevé”, a-t-il dit, en renvoyant aux dernières statistiques plutôt encourageantes sur ce front.

Le nombre de chômeurs en Espagne a en effet reculé d’environ 24.000 personnes en avril, après huit mois consécutifs de hausse, selon des chiffres du ministère du Travail publiés dimanche par la presse espagnole. M. Zapatero a indiqué que d’autres statistiques positives, allant dans le même sens, allaient suivre.