La zone euro discute d’un fonds spécial pour se défendre face à la crise

photo_1273262814160-1-1.jpg
ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

[07/05/2010 20:10:29] BRUXELLES (AFP) Les dirigeants de la zone euro réunis en sommet discutaient vendredi soir d’un mécanisme à mettre en place rapidement pour défendre leur monnaie et leurs pays membres, face aux attaques sur les marchés financiers, selon plusieurs sources diplomatiques.

“L’attaque (des marchés) est maintenant contre l’euro” et “individualiser (les aides) à tel ou tel pays risque de donner une réponse insuffisante de l’Europe, la priorité est une réponse unitaire, ferme et rapide”, a indiqué l’une de ces sources sous couvert d’anonymat.

Les contours exacts du dispositif restaient encore vagues vendredi soir.

L’idée discutée par les dirigeants à Bruxelles serait de constituer “un fonds” de soutien pour les pays menacés, auquel pourrait contribuer la Commission européenne, jusqu’à 70 milliards d’euros, et la Banque centrale européenne, selon ces sources.

Il ne s’agit toutefois que d’idées mises sur la table et rien ne garantit qu’un accord sera trouvé, notamment avec la Banque centrale européenne, ont-elle mis en garde.

photo_1273262833555-1-1.jpg
ère allemande Angela Merkel le 7 mai 2010 à Bruxelles (Photo : John Thys)

“Les discussions portent sur une forme d’interventions multilatérales internes” pour défendre l’euro, impliquant la BCE, la Commission et les banques centrales des différents pays membres”, a ajouté une des sources.

La chancelière Angela Merkel, qui a beaucoup traîné des pieds avant d’aider la Grèce, “est disposée à adopter un éventail de mesures”, selon un diplomate.

Même la Grande-Bretagne et la Banque d’Angleterre ont été sollicitées pour venir à la rescousse. Le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez “Zapatero a contacté (le Premier ministre Gordon) Brown” à ce sujet, a dit un diplomate.

Une des pistes serait que la BCE achète des emprunts émis par les Etats de la zone euro, pour leur fournir en échange des liquidités. Les marchés financiers estiment que cet outil serait le seul désormais à pouvoir stopper la contagion en zone euro, mais l’institut de Francfort a affirmé jeudi qu’il n’en avait pas parlé lors de sa réunion mensuelle.

La Commission européenne pousse pour que la BCE fasse une proposition concrète de soutien à la zone euro, par exemple pour venir en aide si besoin à tous les pays de la zone, quelles que soient les évaluations des agences de notation, a indiqué vendredi une source diplomatique.

Bruxelles a critiqué en début de soirée un projet de déclaration du sommet, le jugeant trop général et sans “actions concrètes”, a indiqué une source diplomatique.

Lundi, la BCE avait annoncé qu’elle allait accepter les titres de dette grecque en garantie de ses prêts, quelle que soit leur notation financière, une mesure inédite pour soulager le pays et les banques de la zone euro.

Cette suspension permet aux banques possédant des obligations grecques de continuer à obtenir du crédit auprès de la BCE, malgré la dégradation de leur notation financière.

Dès lors, la possibilité d’étendre cette mesure inédite à l’ensemble des pays de la zone euro “constituerait un signal fort aux marchés” de l’avis du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, selon une source diplomatique, qui note que la BCE a également d’autres possibilités dans son escarcelle.