Sommet de Bruxelles : la zone euro va se doter d’un fonds d’urgence face à la crise

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érence de presse le 7 mai 2010 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[08/05/2010 06:45:22] BRUXELLES (AFP) La zone euro a décidé vendredi soir de mettre en place un fonds de soutien sans précédent pour ses pays confrontés à des difficultés financières, dans l’espoir de stopper la contagion d’une crise gravissime qui menace les fondements de l’Union monétaire.

A l’issue d’un sommet de crise à Bruxelles, les dirigeants des seize pays utilisant la monnaie unique ont demandé à la Commission européenne de proposer “un mécanisme de stabilisation visant à préserver la stabilité financière de la zone euro”, selon une déclaration commune.

Les ministres des Finances de l’ensemble de l’Union européenne sont convoqués dimanche après-midi pour finaliser le fonctionnement et le financement de ce dispositif, qui reposerait notamment sur des emprunts contractés par la Commission européenne.

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ésident de la BCE Jean-Claude Trichet le 7 mai 2010 à Bruxelles (Photo : John Thys)

“D’ici à dimanche soir nous ferons en sorte d’avoir en place une ligne de défense de la zone euro imperméable”, à temps pour l’ouverture des marchés lundi matin, a déclaré le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.

Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi a pris un ton tout aussi martial pour décréter “l’état d’urgence”, tandis que le président français Nicolas Sarkozy a sonné la “mobilisation générale”.

Toutes les institutions de la zone euro, y compris la Banque centrale européenne, sont prêtes à “utiliser toute la gamme des instruments disponibles” pour défendre la monnaie unique, souligne la déclaration du sommet, achevé dans la nuit.

Dans l’immédiat, concernant Athènes, les chefs d’Etat et de gouvernement ont définitivement approuvé le plan de prêts de 110 milliards d’euros sur trois ans déjà accepté dans son principe. Il sera financé à hauteur de 80 milliards d’euros par les partenaires de la Grèce dans la zone euro, le FMI apportant le reste.

Les fonds commenceront à arriver dans les caisses vides de l’Etat grec surendetté d’ici au 19 mai. Le Premier ministre grec Georges Papandréou a parlé d’une question “de jours”.

Les dirigeants se sont aussi dits prêts à “accélérer” leurs efforts de réduction de déficits dans les années à venir afin de pouvoir revenir dans les limites autorisées dans l’UE. Cette promesse vise à calmer les marchés financiers qui s’inquiètent de l’ampleur des déficits et de la dette publique dans de nombreux pays européens, gonflés par la crise. Après la Grèce, l’Espagne, le Portugal et depuis vendredi l’Italie se retrouvent dans le collimateur des marchés.

“La BCE va aussi apporter sa contribution” aux mesures pour défendre la zone euro, et elle devrait être précisée dimanche, a assuré M. Juncker. Selon M. Berlusconi, l’institut de Francfort a ouvert la porte lors de la réunion à des achats d’emprunts d’Etat émis par les gouvernements de la zone euro pour les aider si nécessaire. La banque est sous pression depuis plusieurs jours des marchés financiers pour accepter de recourir à de telles mesures exceptionnelles, utilisées aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne afin d’endiguer la crise.

Les dirigeants de la zone euro se sont par ailleurs mis d’accord pour “renforcer le Pacte de stabilité”, l’instrument qui limite les déficits publics nationaux des différents pays, avec “des sanctions plus efficaces”. Le dispositif est jugé aujourd’hui largement inopérant à la lumière de la crise.

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ésident français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, le 7 mai 2010 à Bruxelles (Photo : Michel Euler)

L’Allemagne prône la privation des droits de vote des pays trop laxistes lors des réunions ministérielles de l’UE, ainsi que le non versement de certaines subventions européennes aux mauvais élèves. Berlin souhaite si nécessaire modifier le traité européen pour durcir les mécanismes.

Tous les Etats ne sont cependant pas d’accord.

Enfin les seize chefs d’Etat et de gouvernement ont affirmé “la nécessité de faire de rapides progrès sur la régulation et la supervision des marchés financiers” pour s’attaquer à la spéculation.