UE : la Commission se réunit à nouveau pour la mise en place d’un fonds de soutien

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à Bruxelles (Photo : John Thys)

[09/05/2010 06:49:33] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a travaillé d’arrache-pied samedi à la mise en place d’un fonds de soutien sans précédent pour les membres de la zone euro en difficulté financière, dans l’espoir de stopper la contagion de la crise grecque et de calmer une crise gravissime qui menace les fondements de l’Union monétaire.

La Commission européenne doit se réunir à nouveau ce matin pour finaliser ce projet de “mécanisme de stabilisation”, notamment pour fixer le montant du fonds et décider de son mode de financement.

Ce dispositif reposerait notamment sur des emprunts contractés par la Commission européenne.

Le projet sera ensuite présenté aux ministres des finances des 27 pays de l’UE, réunis en urgence pour en débattre et l’adopter, afin qu’il soit en place avant lundi. A l’issue d’un sommet de crise à Bruxelles, qui s’est achevé dans la nuit de vendredi à samedi, les chefs d’Etat et de gouvernement des seize pays de la zone euro avaient demandé qu’un tel fonds soit prêt avant l’ouverture des marchés lundi.

Les inquiétudes sur les capacités de certains Etats européens surendettés à remettre en ordre leurs finances et à rembourser in fine leurs dettes ont provoqué des remous la semaine dernière sur l’ensemble des marchés et minent la confiance dans l’euro.

Cette tourmente qui rappelle pour les experts la crise financière née de l’effondrement des “subprime” en 2008 et pourrait mettre en péril la reprise économique, a été alimentée par la décision des Européens d’accorder des milliards d’euros à la Grèce, qui a camouflé l’ampleur de ses déficits.

“D’ici à dimanche soir nous ferons en sorte d’avoir en place une ligne de défense de la zone euro imperméable”, à temps pour l’ouverture des marchés lundi matin, a déclaré le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker tôt samedi. Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi a pris un ton tout aussi martial pour décréter “l’état d’urgence”, tandis que le président français Nicolas Sarkozy a sonné la “mobilisation générale”.

Les dirigeants de la zone euro se sont aussi dits prêts à “accélérer” leurs efforts de réduction de déficits dans les années à venir afin de rassurer les marchés sur la pérennité de l’euro. Ils se sont mis d’accord pour “renforcer le Pacte de stabilité”, l’instrument qui limite les déficits publics nationaux des différents pays, avec “des sanctions plus efficaces”. A la lumière de la crise, le dispositif est jugé aujourd’hui largement inopérant.