Tunisie : Une reprise économique en accordéon?

Quant aux indices des prix à la
consommation familiale, ils ont évolué de 5,1%
avec une augmentation de 8,2% dans les dépenses alimentaires 2,3% consacrés à
l’habitation, 2% aux soins et à l’hygiène, 2,9% au transport et 3,6% à
l’habillement.

En ce qui concerne l’évolution des prix, le taux d’inflation s’est élevé, pour
le premier trimestre de l’année en cours, à 5,2% contre 3,2% durant la même
période de l’an passé.

Dans les milieux entrepreneuriaux, certains opérateurs estiment que la reprise
est en accordéon. «A un moment, nous avons l’impression que la dynamique
économique reprend, puis tout d’un coup ça bloque». Explication : les véritables
commandes viennent de l’Europe, la reprise doit donc venir de là-bas. En Europe,
on s’attend à une croissance de 1% en 2010 et de 1,75% en 2011 ; ceci étant,
l’ombre de la crise grecque pèse de tout son poids sur le continent.

«N’oublions pas que, même si nous avons résisté, la crise économique
internationale nous a, que nous le voulions ou pas, touchés de plein fouet. Il
suffit de voir le taux de chômage qui a augmenté depuis l’année dernière avec 38
000 emplois de perdues dans les industries manufacturières pour des raisons
conjoncturelles ce qui ramène le taux de chômage à 14.7% en 2009 alors qu’il
était de 14.2% en 2008», précise

Azzam Mahjoub
économiste.

Pour Jamal Belahrach, opérateur dans le secteur de l’emploi et de l’intérim,
«nos affaires sont en train de croître, nous avons une croissance de 23%.
Janvier a été assez fort, février moins fort, et nous remarquons une légère
reprise au mois de mars ; en avril ça a de nouveau stagné». Selon lui, les
principaux clients de la Tunisie ne décollent pas réellement lorsque l’on voit
les prévisions l’agence de notation
Standard and Poor
sur les 6 prochaines
années qui a estimé le taux de croissance en France à 1%, en Espagne à 0,7%,
pareil au Portugal. «Si ces pays souffrent, forcément, cela se répercutera sur
la Tunisie».

Mongia Khemiri, DG de la FIPA, ne l’entend pas de cette oreille (voir interview
à paraître). «Nos partenaires classiques, les pays européens, continuent sur
leur lancée en matière d’investissements. C’est normal, l’investissement suit
les échanges commerciaux. La France continue à être notre premier partenaire ;
il y a une reprise notoire au niveau de l’Allemagne, et pour les Allemands, la
Tunisie est aujourd’hui un site stratégique pour les implantations futures.
L’Italie va à un rythme conséquent ; dans ce pays, il y a beaucoup de PME qui
supportent mieux la crise que les grandes entreprises et possèdent une certaine
souplesse qui leur permet de se redéployer plus facilement».

Reste que la faible demande intérieure européenne freine toujours une reprise
plus forte. Le rythme de la relance économique devrait différer d’un pays à
l’autre selon les stratégies de relance mises en place et les politiques
économiques menées.

Dans notre pays, l’environnement économique reste tributaire de la conjoncture
internationale, et d’après le dernier communiqué de la BCT, même si la
production industrielle orientée vers l’exportation a poursuivi sa reprise, le
déficit commercial a enregistré une hausse sensible résultant d’une augmentation
substantielle des importations qui ont touché les produits énergétiques et les
matières premières et demi-produits. Conséquence, un accroissement du déficit
courant, durant le premier trimestre de l’année en cours, malgré l’apparition
d’un début d’amélioration des indicateurs du secteur touristique.

Les jeunes promoteurs, pour leur part, généralement optimistes, ne se sentent
pas vraiment le cœur à lancer de nouveaux projets. «Les jeunes dirigeants se
recentrent sur eux-mêmes et essayent de revoir les stratégies de développement
de leurs projets en cours, c’est une démarche prudente en attendant plus de
visibilité des indicateurs économiques sur les plans international net ational.
Alors wait and see», à déclaré un jeune entrepreneur.

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