L’euro et les Bourses en timide hausse en Asie après le plan d’aide de l’UE

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èces d’un euro et un billet d’un dollar (Photo : Joël Saget)

[10/05/2010 05:59:40] TOKYO (AFP) L’euro et les Bourses remontaient timidement lundi en Asie peu après l’annonce d’un accord des pays de l’Union européenne (UE) sur un vaste mécanisme de soutien aux pays de la zone euro en difficultés, destiné à rassurer les marchés.

L’euro remontait quelque peu, à 1,2917 dollar vers 02H30 GMT à Tokyo, contre 1,2759 dollar vendredi à 21H15 GMT à New York.

Il avait atteint jeudi son plus bas niveau depuis mars 2009 face au billet vert à 1,2523 dollar, à cause de craintes quant à une contagion des problèmes financiers de la Grèce à d’autres pays de la zone euro, notamment le Portugal et l’Espagne.

Les places financières asiatiques réagissaient aussi positivement, Tokyo gagnant notamment 1,30% à la mi-séance.

Vers 02H30 GMT, Sidney gagnait 2,09%, Hong Kong 1,05%, Taipei 0,73% et Shanghai 0,27%.

Peu avant, à l’issue de plus de onze heures de tractations à Bruxelles, les ministres des Finances de l’UE se sont mis d’accord sur la mise en place d’un plan de secours historique pouvant aller jusqu’à 750 milliards d’euros pour aider les pays de la zone euro si nécessaire.

Cette enveloppe, sans précédent dans l’histoire récente pour un programme de soutien financier, inclut des prêts et garanties des pays de la zone euro, ainsi que des prêts du Fonds monétaire international (FMI).

Les ministres avaient engagé une course contre la montre pour parvenir à un accord avant l’ouverture des places boursières lundi, afin d’éteindre l’incendie qui s’étend dangereusement sur les marchés.

Selon une source diplomatique, “c’est très proche du système mis en place pour la Grèce”, pour qui 110 milliards d’euros de prêts sur trois ans ont déjà été débloqués, 80 milliards d’euros par les partenaires de la Grèce au sein de la zone euro et le reste par le FMI, qui a approuvé dimanche sa contribution pour ce pays.

Le club des pays riches du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Canada) a immédiatement salué “les actions” de la zone euro pour assurer la stabilité financière.

“La crise s’atténue grâce à la série de plans d’aide”, a estimé Satoru Ogasawara, un analyste du marché des changes à la banque Credit Suisse.

“Au vu de ce plan, les dangers de défaut de paiement de l’Espagne et du Portugal diminuent, mais leurs problèmes de dette sont encore à résoudre”, a-t-il souligné.

Il a ajouté qu’une véritable remontée de la monnaie unique européenne ne pourrait intervenir qu’en cas “de croissance soutenue dans la zone euro”, seule à même de permettre la réduction des dettes publiques sur ce continent.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé des mesures exceptionnelles sur le marché des titres obligataires des Etats et celui des changes.

L’institut monétaire a indiqué qu’il allait d’abord “mener des interventions sur le marché obligataire privé et public de la zone euro” afin de mettre fin aux “dysfonctionnements” constatés, sans préciser immédiatement quelles formes ces opérations prendraient.

La BCE a aussi annoncé des mesures pour faire face aux difficultés des banques de la zone euro à s’alimenter en dollars, en facilitant leur approvisionnement, via une action concertée avec les banques centrales des Etats-Unis, du Canada, d’Angleterre et de Suisse.

La Banque du Japon, qui pourrait s’associer à cette initiative, a pour sa part injecté 2.000 milliards de yens (16,7 milliards d’euros) dans le circuit bancaire nippon pour la deuxième journée consécutive, afin de détendre les conditions d’accès au crédit.