Grèce : Moody’s envisage toujours un “abaissement significatif” de la note

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à Athènes. (Photo : Filippo Monteforte)

[11/05/2010 06:36:43] PARIS (AFP) L’agence de notation Moody’s estime toujours que l’abaissement de la note de la Grèce devrait “très certainement être significatif” tout en reconnaissant que le plan de secours de l’Union européenne était un “pas en avant”, selon une étude publiée lundi.

“Le changement de notation sera très certainement significatif”, a estimé l’agence, qui entrevoit un abaissement “probable dans la catégorie Baa” contre A3 actuellement.

“Mais un ajustement en catégorie spéculative est également possible”, a ajouté Moody’s, qui a abaissé la note de la Grèce de A2 à A3 le 22 avril.

La décision dépendra “des développements au sein de l’économie grecque une fois dissipé le brouillard né de la panique financière, des mesures de soutien et des mouvements de protestation”.

L’agence prévoit de rendre sa décision dans les quatre semaines sur la Grèce, mais aussi sur le Portugal, dont la note est également à l’examen.

Pour le Portugal, Moody’s juge qu’un abaissement de Aa2 à Aa3 est “probable”, tout en prévenant qu’un passage à A1 “ne peut pas être exclu”.

L’agence rappelle, par ailleurs, qu’elle ne prévoit pas de changement à court terme des notes de l’Espagne, de l’Italie et de l’Irlande, les autres pays de la zone euro récemment stigmatisés par les marchés.

Quant au plan de secours de 750 milliards d’euros mis sur pied dans la nuit par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI), Moody’s a estimé que “les pays européens font un pas en avant sur le chemin de l’intégration”.

Les trois crans Baa1, Baa2 et Baa3 correspondent aux BBB+, BBB et BBB- des autres agences majeures Standard and Poor’s et Fitch.

Pour Arnaud Marès, analyste spécialiste des Etats chez Moody’s, si les mesures de soutien prévues dans le plan réduisent le risque de liquidité, qui aurait pu se traduire par l’incapacité des Etats à se refinancer, “on estimait déjà qu’il était assez faible”.

Derrière les garanties de 750 milliards, les agences s’intéressent surtout aux mesures de contrôle ou de réduction des déficits qui les accompagneront.

De ce point de vue, “manifestement, la consolidation budgétaire accélérée a commencé. Tout le débat sur le timing de la sortie de crise n?est plus d?actualité” et les Etats ont désormais pris le problème à bras le corps, argumente M. Marès.

Dans cette optique, le nouveau cadre de suivi budgétaire renforcé qui devrait voir le jour en Europe pourrait s’apparenter à un “système de contrôle” plus efficace que le “mécanisme de pression de la part des autres pays” en vigueur jusqu’ici, selon M. Marès.