C’est aujourd’hui que commencent, à Bruxelles, les discussions entre la Tunisie
et l’Union européenne (UE) sur le “statut avancé” que réclame notre pays auprès
de l’UE ; désir exprimé en novembre 2008, et ce par rapport au cadre d’échanges
défini par l’accord de partenariat de 1995, le premier du genre à lier un pays
du sud de la Méditerranée, en l’occurrence maghrébin, à l’Europe.
Ces discussions se tiennent au Conseil d’association Tunisie-UE, et seront
dirigées par Kamel Morjan et Angel Moratinos, respectivement, ministre des
Affaires étrangères tunisien et espagnol.
Il faut dire que la partie est loin d’être gagnée, d’autant plus que les sujets
touchent à la souveraineté du pays. Cependant, rien n’est non plus perdu, après
tout, le Maroc a déjà obtenu ce statut. Mais encore, la délégation de l’Union
européenne à Tunis, déclarait récemment que «la perspective d’un statut avancé
vient renforcer les progrès importants accomplis par la Tunisie dans la mise en
œuvre de l’accord d’association et du plan d’action de la politique européenne
de voisinage expirant en 2010».
Par ailleurs, dans sa démarche, la Tunisie ne sera pas seule. Selon Les Echos,
la Tunisie est appuyée dans sa demande de statut avancé par l’ensemble des pays
du sud l’Europe, au premier rang desquels se trouve la France, son premier
partenaire commercial, économique et culturel dans l’UE.
Il y a lieu de noter que ces accords, assortis d’importants financements
européens, ont déjà permis l’instauration d’un partenariat économique et
stratégique avec l’accès à droits nuls des produits manufacturés, ainsi qu’une
bonne collaboration sur la sécurité et les flux migratoires.
Et même si l’intégration économique demeure le point essentiel de la coopération
Tunisie/Union européenne, l’ambassadeur européen à Tunis,
Adrianus
Koetsenruijter, cité par la même source, affirme qu’«il y aura une bonne
dimension politique», et il sera davantage question d’ouverture, «évoquant les
médias, la société civile et un meilleur accès à internet».
Il s’agit donc d’une démarche longue et difficile mais avec des avantages
certains pour la Tunisie.