Electricité : la réforme du marché va provoquer une forte hausse des tarifs

photo_1273673238663-1-1.jpg
électrique (Photo : Mychèle Daniau)

[12/05/2010 14:09:09] PARIS (AFP) La réforme du marché de l’électricité, qui sera bientôt examinée par le Parlement, devrait provoquer une forte hausse des tarifs pour les particuliers, selon des projections de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dont l’AFP a obtenu copie.

Le projet de loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l’électricité), présenté mi-avril en Conseil des ministres, fait obligation à EDF de revendre à ses concurrents (GDF Suez, Poweo, Direct Energie…) jusqu?à un quart de la production de son parc nucléaire pendant 15 ans.

Dans le cadre de cette réforme, censée favoriser la concurrence sur ce marché ultra-dominé par EDF, le groupe public exige de vendre son électricité à un prix minimum de 42 euros du mégawattheures (MWh), a-t-on appris de source parlementaire.

“En dessous, ça ressemble à du pillage”, a déclaré le PDG d’EDF Henri Proglio mercredi lors d’une audition à huis clos devant la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, selon la même source.

Selon la CRE, un prix de 42 euros/MWh serait supérieur de 36% au coût actuel de l’électricité de base d’origine nucléaire (30,9 euros/MWh).

Si EDF se voyait accorder un tel prix de vente, il faudrait donc relever les tarifs bleus (particuliers et petits professionnels) de 11,4% une fois la réforme votée, puis de 3,5% par an entre 2011 et 2025, selon les projections de la CRE.

La hausse serait de 14,8% puis de 3,7% par an entre 2011 et 2025 pour les tarifs jaunes et verts (destinés aux entreprises), selon la CRE.

M. Proglio estime que le prix de vente de 42 euros/MWh est rendu nécessaire par les énormes investissements qu’EDF doit réaliser dans le renouvellement et l’extension de la durée de vie de son parc de 58 réacteurs nucléaires.

Il évalue les besoins d’investissement aux alentours de 600 millions d’euros par réacteur nucléaire sur 20 ans, soit un total de 35 milliard d’euros, selon cette source parlementaire.