Sony et Panasonic se sont requinqués l’an passé en se mettant à la diète

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ège, à Tokyo, le 13 mai 2010 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[13/05/2010 10:02:24] TOKYO (AFP) Les géants de l’électronique japonais Sony et Panasonic ont presque sorti la tête de l’eau au cours de leur année budgétaire 2009-2010, endiguant les effets désastreux de la débâcle mondiale par de sévères mesures d’économies, mais leurs ventes ont continué de refluer.

“Pour le moment, les groupes d’électronique japonais ont réussi à se relever par des tours de vis internes, mais ils n’ont pas encore mis en place les dispositifs pour croître”, notent les analystes.

Le fleuron nippon du secteur, Sony, a fait état jeudi d’une perte nette annuelle réduite à 41 milliards de yens (312 millions d’euros), nettement inférieure à celle qu’il redoutait initialement, grâce à une rentabilité un peu restaurée.

Sony, qui avait déjà à plusieurs reprises revu ses calculs dans un sens positif en cours de période, a finalement bouclé l’année 2009-2010 fin mars dernier sur un bénéfice d’exploitation alors qu’auparavant il pensait afficher une perte opérationnelle.

Le groupe avait été durement touché par la débandade internationale fin 2008 et par l’envolée subséquente du yen, au point d’afficher un déficit colossal.

Entre-temps, il a taillé dans le vif, fermant des usines, cédant des activités jugées non stratégiques, remodelant son organigramme, groupant ses commandes, réduisant son éventail de fournisseurs et se séparant de quelque 20.000 salariés dans le monde.

Cette restructuration menée manu militari sous la houlette du PDG américain Howard Stringer “a produit ses effets mais elle va se poursuivre”, a prévenu le directeur financier du groupe, car la conjoncture n’est pas encore au beau fixe.

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érence de presse à Osaka le 7 mai 2010 (Photo : Kazuhiro Nogi)

Le chiffre d’affaires annuel du groupe, qui dépend à 80% des ventes à l’étranger, s’est encore effrité de 7% sur un an à 7.214 milliards de yens (55 milliards d’euros), ce qui signifie que Sony, vivement concurrencé par le sud-coréen Samsung Electronics, reste à la merci d’un nouvel accès de fièvre du yen ou d’un coup de froid économique.

Son éternel rival et compatriote Panasonic a pour sa part essuyé une perte nette annuelle de 103,5 milliards de yens (788 millions d’euros), tout en ayant réussi à dégager des bénéfices doublés sur le plan opérationnel, grâce aux mesures prises pour amoindrir les dépenses et renforcer la compétitivité de l’offre sur les marchés internationaux où sévissent les rivaux sud-coréens.

Panasonic, dont plus de la moitié des ventes sont concentrées au Japon, a cependant affiché un chiffre d’affaires en baisse de 4,5% sur un an, à 7.418 milliards de yens (56,5 milliards d’euros).

Il est certes puissant en son pays, où la concurrence est surtout nippone, mais se sait encore trop faible au niveau international.

Le groupe est ainsi en train de revoir son champ d’activités au profit d’une offre plus en phase avec le transfert de la demande vers les pays émergents. Il veut aussi adapter son catalogue aux besoins nouveaux en matière de consommation d’énergie, de réduction des rejets polluants ou d’adaptation des produits au Japon vieillissant et au monde en réseau.

Panasonic, qui vient de prendre le contrôle de son compatriote Sanyo, ambitionne de devenir le champion japonais des cellules photovoltaïques, tout en élargissant ses compétences dans les matériels et services de santé, moyens de sécurité ou encore batteries rechargeables et diodes électroluminescentes (LED).

Selon Sony et Panasonic, le redémarrage des ventes débute à présent, grâce aux clients chinois notamment.