Accalmie sur les marchés mais l’inquiétude demeure

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érifient le cours de la Bourse, dans le centre de Tokyo, le 13 mai 2010 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[13/05/2010 16:28:05] PARIS (AFP) Les marchés ont connu jeudi une accalmie après l’extrême volatilité de ces derniers jours, mais l’inquiétude qui demeure concernant les problèmes de déficits publics dans la zone euro, mis en lumière par la dette grecque, pèse toujours sur les bourses des pays du sud.

Les places financières s’étaient déjà redressées mercredi, soutenues par la publication de chiffres de croissance un peu meilleurs que prévu en Europe, après le repli affiché mardi au lendemain d’une journée d’envolée historique.

Les marchés avaient en effet commencé la semaine en fanfare, rassurés par l’annonce d’un plan de soutien d’une ampleur inédite de 750 milliards d’euros destiné aux pays de la zone euro en difficulté.

Jeudi, les Bourses semblaient reprendre leurs esprits, maintenant pour les plus importantes une tendance modérée à la hausse déjà engagée la veille.

Les bourses des pays du sud ont toutefois fait exception, reflet de l’inquiétude qui entoure toujours la capacité de ces pays à venir à bout de leurs dettes. La Bourse de Madrid a terminé en baisse 1,11%, Milan de 0,72%, Athènes de 1,87% et Lisbonne de 0,77%.

Le Portugal a pourtant promis jeudi à son tour de dures mesures d’austérité dont une hausse de la TVA et une surtaxe extraordinaire, de 1 ou 1,5% selon le niveau de revenu. L’Espagne avait de son côté annoncé dès mercredi des mesures semblables, dont une baisse des salaires des fonctionnaires. Athènes a de son côté annoncé la création d’un comité de crise pour faire face aux annulations massives dans le secteur du tourisme, vital pour l’économie du pays.

La bourse de Paris est restée mitigée dans un marché très calme, jeudi de l’Ascension oblige, en terminant presque à l’équilibre à -0,06%. En revanche, Francfort a poursuivi son mouvement de hausse entamé la veille en clôturant à +1,11% et Londres n’a pas paru s’inquiéter de la formation du premier gouvernement de coalition depuis la fin de la seconde guerre mondiale en Grande-Bretagne en terminant en hausse de 0,93%.

En Asie, les marchés ont fini dans vert jeudi, Tokyo bondissant de 2,18%, Hong Kong de 1,04% et de Shanghai de 2,06%.

Pour les analystes de Global Equities, il s’agit d’un “retour à la normale”. Ils voient plusieurs raisons d’être confiants avec notamment l’engagement de certains Etats européens de réduire leurs déficits.

Ces signaux, envoyés par des pays particulièrement endettés, calmaient également le marché des changes où les investisseurs ont par ailleurs bien accueilli la volonté de la Commission européenne d’examiner en amont des budgets nationaux pour s’assurer que les déficits restent sous contrôle.

L’euro, qui avait enregistré d’importantes variations ces derniers jours, était en légère baisse peu après 16H00 GMT à 1,2567 dollar contre 1,2615 dollar mercredi en fin de soirée. “Le marché reste attentiste”, soulignait à Tokyo Yoshifumi Suzuki, courtier à la Hachijuni Bank.

“Le dollar marque une progression généralisée” face aux monnaies jugées plus risquées comme l’euro et la livre sterling, commentait de son côté Stuart Bennett, analyste chez Crédit Agricole CIB. Les investisseurs fuient le risque et “trouvent refuge auprès du dollar”, expliquait l’analyste.

Sur le marché obligataire, les taux des obligations grecques à dix ans, qui avaient évolué en dents de scie dernièrement, étaient stables à 7,301%, bien qu’en légère hausse par rapport à leur niveau de la matinée.

Le marché de l’or est resté agité jeudi avec une pointe à plus de 1.241 dollars l’once dans l’après-midi, avant de revenir peu après 16H00 GMT à ses niveaux de la matinée proches de 1.237 dollars l’once. Mercredi il avait terminé à près de 1.250 dollars l’once.