Dans tout établissement d’enseignement primaire ou secondaire, il existe un
règlement intérieur qui interdit clairement le châtiment corporel, mieux encore,
toute violence verbale à l’égard d’un élève est absolument prohibée, qu’il
s’agisse de personnel administratif, du corps enseignant ou de surveillants.
La violence verbale des agents scolaires, moqueries, sarcasmes, voire insultes,
c’est inacceptable et condamnable. La Tunisie qui adopté le Code de protection
de l’enfant essaie d’agir pour lutter contre toutes les formes de violence
physique et mentales au sein des établissements scolaires.
D’où l’absurdité de cet incident dont a été victime ce garçon de 11 ans
poursuivant ses études primaire à l’école de Kantaoui (Sousse) qui a subi des
violences physiques par le gardien de l’école qui l’a battu à coups de balais.
«Je suis un citoyen tunisien, marié et père de deux fillettes, 14 et 7 ans, et
d’un garçon de 11 ans. Mon épouse et moi avons veillé à la bonne éducation de
nos enfants et au respect des valeurs morales….Le jeudi 29 avril 2010, j’ai
conduit mon enfant à l’école primaire de Kantaoui (Sousse) et j’ai pris le
chemin de mon travail. Après vingt minutes passées au bureau, mon enfant
m’appelle et me demande de le rejoindre à l’école car il était battu à coup de
balais par le gardien de l’école»!
Le père atterré se précipite vers le directeur de l’établissement qui reconnaît
les faits et avoue être incapable de surveiller les trois cents élèves, pourtant
sous sa responsabilité! «Inadmissible, rétorque un autre directeur d’école, cet
individu nie toute implication dans la protection et la sécurité des élèves mis
par les parents sous sa responsabilité ! C’est la responsabilité de qui alors ?
«Le directeur m’a conseillé de déposer une plainte auprès de la direction de
l’école qu’il aura l’obligation de retransmettre à sa direction générale»,
explique le père.
En fait, le père doit déposer une plainte auprès de l’inspection régionale de
l’enseignement primaire, cette administration est amenée à ouvrir une enquête,
étudier les faits et sanctionner les responsables de ces manquements, qu’il
s’agisse du gardien de l’école ou du directeur qui, normalement, devrait avoir
la main haute pour tout ce qui touche à son établissement.
«Mon enfant est toujours le premier de sa classe et j’ai vraiment peur que cet
incident se répercute sur ses performances futures. Comment protéger nos enfants
de tels actes ? Je me pose cette question et j’ai peur…», s’inquiète le père
de cet enfant traumatisé par la violence dont il a été victime. «Une prise en
charge psychologique de l’enfant sera effectuée dès que l’administration prendra
en main cette affaire, et dans le cas où la direction régionale ne réagit pas
rapidement à la plainte du père, il peut s’adresser directement au ministre de
l’Education nationale qui pourrait prendre lui-même l’affaire en charge»,
explique Nasreddine Dridi, directeur au ministère de l’Education nationale.
Un gardien qui, en principe, ne doit en aucun cas s’approcher des élèves et qui
n’a aucune responsabilité disciplinaire vis-à-vis d’eux, s’acharne à coups de
balais sur un enfant de 11 ans sans être arrêté par son supérieur hiérarchique
et premier responsable de l’établissement et de l’enfant ? Cauchemardesque !