A Tunisair, on se serre les coudes pour préparer l’offensive à l’arrivée des
compagnies
low cost. Il ne s’agit plus de perdre du temps ni de l’argent. Il
s’agit de miser sur les lignes rentables et ne pas hésiter à fermer celles qui
ne le sont pas, en réponse à une restructuration mettant en avant la rentabilité
commerciale de la compagnie.
M. Nabil Chettaoui, PDG de la compagnie, nous donne l’exemple de la ligne
Tunis-Amman qui faisait perdre à la compagnie 500.000 dinars par an. «Nous
sommes sortis de l’Europe centrale, et nous sommes revenus lorsque les lignes
commençaient à être rentables pour nous», affirme M. Ali Miaoui, directeur
central du produit, lors de la communication financière du 13 mai 2010.
Pour lui, il s’agit de renforcer les axes d’ou viendraient les low cost et
d’aller vers des aéroports secondaires où ils ne sont pas présents tels que
Nantes, Bordeaux, Nice, etc. Le renforcement des fréquences, voire leur
industrialisation, répond à ce même état d’esprit, en misant sur des fréquences
quotidiennes et biquotidiennes. D’où la programmation de huit nouvelles
fréquences en 2010.
D’un autre côté, on compte miser sur l’un des points forts des compagnies low
cost qui est la distribution à travers leurs sites Internet. Comme réponse, les
responsables de
Tunisair misent sur leur réseau de partenaires et sur la
distribution directe sur le site officiel de la compagnie. En 2010, on prévoit
que le site sera le premier point de vente de la compagnie, générant 27
milliions de dinars, contre 13 millions de dinars en 2009, 9 millions de dinars
en 2008 et 3 millions de dinars en 2007. Le centre d’appels sera également
réactivé pour en faire une centrale de vente, à partir de juillet 2010. M.
Miaoui affirme que des accords sur trois ans ont été signés avec les Tours
Opérateurs pour sauvegarder les parts de marché.
Le développement de la stratégie commerciale répond aussi à un souci de casser
cette image faisant de Tunisair une compagnie chère, et œuvrer à véhiculer une
image de proximité. On table sur le renforcement de la communication, qui a
représenté, en 2009, 1% du chiffre d’affaires, pour atteindre 1,5% en 2010 et 3%
en 2011, soit 30 millions de dinars pour toutes les opérations.
D’ailleurs, un cabinet de conseil sera mandaté, en septembre 2010, afin
d’assister Tunisair dans le lifting de sa stratégie commerciale en vue de l’open
sky. Ajoutons à cela une étude d’experts de l’IATA (Association International du
transport aérien) sur la compression des coûts, actuellement en cours
d’implémentation. M. Chettaoui nous confie qu’un programme intégré est mis en
place pour diminuer de 3 à 5% les coûts d’exploitation. Un accord a été signé
avec les syndicats pour la suppression de certains postes au sol où il est
possible d’intégrer des agents polyvalents. De même pour le nombre des membres
d’équipage (hôtesses et stewards) qui sera réduit.
En ce qui concerne le plan de rénovation de la flotte, le PDG de Tunisair
indique qu’il s’agit d’un plan très prudent qui prévoit un retrait réfléchi à
partir de 2012, une date qui peut être retardée si le trafic reprend fortement.
Il ajoute que l’une des forces des compagnies low cost est qu’elles ont un seul
type d’avions. Ce que Tunisair est en train de faire avec le plan de rénovation.
Il est à noter que le premier avion commandé auprès d’Airbus, et ayant de
composantes fabriquées en Tunisie, sera livré, le 25 juin 2010.