Tunisie – TIC : Comment sortir du creux de la vague ?

Créer du développement, des emplois et un nouveau souffle dans les
TIC. Simple à
dire… titanesque à faire ! Il faut juste voir la réalité du secteur TIC en
Tunisie pour s’en convaincre : depuis des années, ce sont pratiquement les mêmes
‘’stars’’ qui se battent pour donner le change et bien peu viennent avec assez
de poids pour donner vraiment du sang neuf à ce secteur pourtant béni dans notre
pays. Car la politique affirmée de l’Etat n’est-elle pas de transformer la
Tunisie en un Centre régional d’affaires et de services où les TIC seraient la
colonne vertébrale ?

Pour transformer les choses et sortir de ce creux de vague qui est d’autant plus
dangereux que la réussite des quelques stars masque les difficultés du gros des
troupes, une équipe de travail présidée par M. Faouzi Zaghbib, président de la
Fédération nationale des technologies de l’information et de la communication (INFOTICA)
s’est réunie en novembre 2009 et février 2010 avec la mission de tracer des
lignes concrètes suivant lesquelles nous deviendrions être capables de répondre
aux trois attentes génériques : développement, emplois, nouveau souffle dans le
domaine des TIC.

En voici donc qu’une déclaration du secteur privé est présentée jeudi au
gouvernement en se basant sur les ambitions du chef de l’Etat pour ce qui
concerne le développement du secteur à l’horizon 2014.

De nombreuses propositions ont ainsi ciblé le fond du problème ; en gros
l’amélioration radicale de tout l’environnement des TIC : aller à 2% dans la
part des activités à haute valeur ajoutée dans le PIB, arriver à 500 de plus de
cent personnes, transformer les centres d’appel en centres de services pour leur
confier la création de 75 mille emplois (25 mille aussi dans les centres de
télétravail), assurer 0,5% du PIB à la Recherche&Développement, parvenir à 50%
d’exportation dans la production à haute valeur ajoutée, donner une nouvelle
dynamique au Partenariat Public/Privé (PPP)…

Mais tout cela suffit-il à sortir du creux de la vague ? Non, il faut aussi des
encouragements ciblées, des subventions, engager le secteur public à se lier au
privé en sous-traitance, partenariat et outsourcing, inviter les grandes
entreprises publiques comme la
STEG, la
SNCFT, la
SONEDE, la
STB, la
BNA… à
consacrer 2 millions de dinars par an en contrats pour le privé, créer 5 grands
projets nationaux par an dans les TIC et intéresser le privé…

Un long, très long, travail de patience, qui va évidemment bien au-delà de 2014,
pourrait ainsi s’enclencher à partir de ces desiderata du privé tout en
regardant autour de nous (chez nos concurrents directs) pour nous poser une
question : que fait la Turquie, par exemple, en ce moment pour ses TIC ?