Début 2010 : érosion du pouvoir d’achat du salaire mensuel de base

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Evolution de l’indice du salaire mensuel de base (SMB) du 1er trimestre 2009 au 1er trimestre 2010

[18/05/2010 14:05:26] PARIS (AFP) Les salariés ont enregistré au premier trimestre une érosion du pouvoir d’achat du salaire mensuel de base (SMB) en raison de l’inflation, ce qui risque de peser sur la reprise économique, selon des économistes.

Le SMB a progressé de 0,7% au cours du trimestre et de +1,8% sur un an, a dit mardi le département statistiques du ministère (Dares). Parallèlement, les prix à la consommation (pour l’ensemble des ménages et hors tabac) ont augmenté au premier trimestre de 0,8% et de 1,5% entre mars 2009 et mars 2010.

Le niveau de l’inflation a généré une perte de 0,1 point de pouvoir d’achat au cours du trimestre et limité à +0,3% le gain sur un an.

L’évolution du salaire mensuel de base reflète la variation moyenne des salaires (hors primes et heures supplémentaires) dans les entreprises de 10 salariés ou plus de l’ensemble de l’économie.

Entre 20.000 et 30.000 établissements sont interrogés et déclarent le salaire de base d’un poste de travail représentatif d’une catégorie.

Il diffère du salaire moyen par tête réellement perçu qui tient compte des heures travaillées et des primes éventuelles.

“Le chômage élevé pèse sur les salaire, et même les personnes en emploi perdent du pouvoir d’achat”, constate Eric Heyer de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) qui souligne que cela pèse sur la demande.

“Deuxième problème, le pouvoir d’achat, outre l’inflation, va être rogné par l’explosion de la pauvreté lié au basculement des chômeurs et de leur famille dans les minimas sociaux”, ajoute-t-il.

La grande perdante de la situation de l’emploi, toujours “désespérément en panne”, est la consommation, souligne Alexander Law, économiste chez Xerfi car “coincé entre des prix qui augmentent, mais pas les salaires, et un emploi qui baisse, le pouvoir d’achat a sûrement reculé en ce début d’année”.

L’an dernier, des aides exceptionnelles avaient été versées à 3 à 4 millions de foyers. “Privées de leurs perfusions, les dépenses des ménages peineront à remonter la pente au cours des prochains mois, ce qui hypothèque d’autant les chances d’obtenir une croissance un tant soit peu vigoureuse en 2010”, selon M. Law.

Le ministère de l’Emploi a également fait état mardi d’une hausse de 0,8% sur un trimestre et de 2% sur un an de l’indice du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO), pris en compte dans le calcul de la revalorisation du Smic.

Le Smic ne sera pas augmenté avant le 1er janvier 2011 en vertu d’un nouveau calendrier en vigueur depuis cette année.

Au 1er janvier 2010, il a bénéficié d’une revalorisation de 0,5%, dénoncée comme “insuffisante” par les syndicats partisans d’un soutien à la consommation et qui correspond au minimum légal. Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée en 2007, il n’y a eu aucun coup de pouce au Smic.